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Communication Dans Un Congrès Année : 2012

From the Bank to the Bazaar: mobile Banking and second-order Networks in low-income countries

Colin Agur
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Résumé

This paper examines M-PESA, Kenya's mobile payment model, as a contemporary case of innovation and differentiation in information and communication technologies (ICTs) on the global economic periphery. It draws on reports and survey data from the International Telecommunications Union, the World Bank, Safaricom, Vodafone, and the Government of Kenya, and is intended as preparatory research for an ethnographic study of M-PESA users. The paper conceptualizes mobile payment models as secondorder networks (application add-ons to existing hardware networks) and argues that in the near- and medium-term, mobile payment will challenge existing norms in communication and finance in Kenya and other low-income countries.The origins of M-PESA lie in informal transfers of cellular minutes among users who preferred to trade in cellular minutes than in Kenyan Shilling notes. In 2003 the mobile provider Safaricom formalized these transfers by creating e-float, a digital version of the Kenyan Shilling. Today MPESA is a national payment network linking millions of Kenyans financially via mobile phones. M-PESA's growth is the result of factors specific to Kenya: with counterfeit Shillings in wide circulation, consumers were willing to place their trust in e-float, the electronic version of the Kenyan Shilling. M-PESA also reveals lessons generalizable to other countries with limited communications and transportation infrastructure. Kenya's experience since 2003 shows how a chronic infrastructural 'weakness' in telecommunications can become an unimagined strength. Kenya and most other low-income countries' landline networks are limited and localized, making national adoption of mobile telecommunications possible without significant government investment or reconfiguration of legacy networks.This case study offers several lessons as we conceptualize emerging norms in global telecommunications. First is the heightened value of mobile payment in countries with informal 'bazaar' economics: mobile payment can serve as an enabling technology for citizens excluded from the banking system, and who remain at the mercy of widelycounterfeited currencies. Second, mobile payment models permit small transfers of money that would be prohibitively expensive using traditional banking. This facilitates worker remittances within Kenya and provides geographically isolated members of families or tribes with access to outside capital. Third, M-PESA helps explain why societies put universal technologies to use in different ways. In a specific economic and cultural context, M-PESA has offered an alternative medium of exchange for Kenyans dissatisfied with the norms -- counterfeiting, lineups at banks, getting change -- associated with cash. To varying degrees, each of these lessons is generalizable to other low-income countries experiencing major expansion of their mobile networks.At the same time, M-PESA leaves questions unanswered. At the same time as it empowers users and reveals the potential for low-income countries to establish universal telephone service, M-PESA presents a challenge for regulators. For now, M-PESA stops at Kenya's borders because that is where the networks stop. But this could change: technologically there is little stopping the expansion of mobile payment across borders. Such a development could challenge not only communicative norms, but also norms in remittances, taxation, money laundering, and the financing of criminal activity. In countries the United States and parts of the European Union, governments could find themselves facing large outflows of capital via small mobile payments of remittances. Kenya's telecommunications future is also unclear. At first glance, M-PESA offers a useful medium of exchange in a cultural setting where it has been widely adopted, with few costs. But M-PESA has its problems: recent developments have raised questions about the security of e-float, user privacy, and relations between Safaricom and the Kenyan government. And as much as M-PESA appears to be a user-enabling technology, it is also part of a larger political economy that favors telecom giants: M-PESA is highly profitable service offered by the largest mobile provider in Kenya(Safaricom), a subsidiary of a large foreign multinational (Vodafone). Much is at stake and it is unclear who will emerge as winners: users, domestic or foreign service providers, governments, or non-state actors seeking more room to move. And today's snapshot gives only a few clues to how cross-border mobile payments would affect culture, language, and politics in areas served by the network. Suffice to say that these are major issues that will require further study and debate in the coming years.
Cette communication étudie M-PESA, le modèle de paiement mobile au Kenya qu'on peut qualifier de cas contemporain d'innovation et de différenciation dans les technologies de l'information et de la communication dans des zones marginales de l'économie mondiale. Il s'appuie sur des rapports et des données de sondage de l'Union des télécommunications internationales, la Banque mondiale, Safaricom, Vodafone et le gouvernement du Kenya. Il cherche à mener une recherche préparatoire pour une étude ethnographique sur les utilisateurs de M-PESA. Nous définissons les modèles de paiement mobile comme des réseaux de deuxième catégorie (accessoires d'application aux réseaux de matériel informatique) et laissons entendre qu'à court et moyen terme, le paiement mobile posera des défis aux normes de communication et de finance existantes au Kenya et dans d'autres pays à faibles revenus.M-PESA doit sa création aux transferts informels de minutes de portable parmi les utilisateurs qui préfèrent négocier en minutes de téléphonie mobile qu'en billets de shilling kényans. En 2003, l'opérateur mobile Safaricom a formalisé ces transferts par la création de e-float, une version digitale du shilling kényan. Aujourd'hui, M-PESA est devenu un réseau de paiement national qui relie financièrement des millions de kényans par les téléphones portables. La croissance de M-PESA s'explique par des facteurs propres au Kenya avec des shillings contrefaits en grande circulation si bien que les consommateurs voulaient faire confiance à e-float, la version électronique du shilling kényan. M-PESA tire également des leçons qui valent aussi pour d'autres pays aux communications et aux infrastructures de transport limitées. L'expérience du Kenya depuis 2003 montre en quoi une faiblesse infrastructurelle chronique dans les télécommunications peut se transformer en atout inouï. Le réseau fixe du Kenya et la plupart des pays à faible revenus est limité et localisé, ce qui favorise l'adoption de télécommunications mobiles sans investissement coûteux du gouvernement ou de reconfiguration des réseaux traditionnels.Cette étude de cas aide à tirer différentes leçons dans notre transposition des normes émergentes dans les télécommunications mondiales. En premier lieu, il faut reconnaitre l'avantage que présentent les paiements mobiles par rapport aux économies informelles chaotiques : le paiement mobile peut constituer une technologie très pratique pour les citoyens exclus du système bancaire et qui restent à la merci de devises largement contrefaites. En second lieu, les modèles de paiement mobile permettent les petits transferts d'argent qui seraient excessivement chers par le recours aux systèmes bancaires traditionnels. Cela facilite les transferts de travailleurs dans le territoire du Kenya et donne l'accès aux membres de familles ou de tribus isolés géographiquement au capital extérieur. En troisième lieu, M-PESA explique en partie pourquoi des sociétés ont différentes modalités d'utilisation des technologies universelles. Dans un contexte économique et culturel spécifique, M-PESA a proposé un moyen alternatif d'échange pour les kényans agacés par les normes, la contrefaçon, les queues aux banques, l'échange de devises associés à l'argent liquide. À des échelles différentes, chacune de ces leçons vaut même pour d'autres pays à faibles revenus qui assistent à une expansion de leur réseau mobile.Parallèlement, des questions restent ouvertes au sujet de M-PESA. Alors qu'il est bénéfique aux utilisateurs et dévoile le potentiel des pays à faibles revenus à mettre en place un service téléphonique universel, M-PESA présente un défi pour les réglementateurs. Pour l'instant, M-PESA s'arrête aux frontières du Kenya car c'est là que s'arrête le réseau. Mais cette situation est amenée à changer : d'un point de vue technologique, presque rien ne peut contrer l'expansion des paiements mobiles à travers les frontières. Ce developpement pourrait défier des normes non seulement communicatives, mais aussi des normes dans les versements, la taxation, l'argent qui blanchit, et le financement d'activité criminelle. Dans des pays comme les Etats-Unis et certaines régions de l'Union européenne, les gouvernements se retrouveraient face à des flux importants de capitaux à travers des paiements de transferts par téléphones portables. L'avenir des télécommunications au Kenya n'est pas prévisible. De prime abord, M-PESA propose un moyen d'échange utile dans un contexte culturel très propice à moindre coût. Cependant, M-PESA rencontre des difficultés : les derniers développements ont soulevé des questions sur la sécurité de e-float, la confidentialité de l'utilisateur et les relations entre Safaricom et le gouvernement kényan. Tandis que M-PESA s'avère être une technologie bénéfique à l'utilisateur, il s'inscrit dans une économie politique d'une plus grande envergure qui privilégie les géants des télécommunications : M-PESA est un service très rentable propose par le plus grand opérateur mobile au Kenya (Safaricom), une filiale d'une grande multinationale étrangère (Vodafone). Beaucoup de doutes subsistent et la question est de savoir à qui cela profitera : les utilisateurs, les fournisseurs de services nationaux ou étrangers, les gouvernements, les acteurs non gouvernementaux en quête d'expansion. Par ailleurs, l'aperçu général ne donne que quelques indices quant à la façon dont les paiements par téléphone portable transfrontaliers auront un impact sur la culture, le langage et la politique dans des domaines servis par le réseau. Il est évident que ces sujets prioritaires devront faire l'objet d'études approfondies et de débats dans les années à venir.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-00840685 , version 1 (02-07-2013)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00840685 , version 1

Citer

Colin Agur. From the Bank to the Bazaar: mobile Banking and second-order Networks in low-income countries. Communiquer dans un monde de normes. L'information et la communication dans les enjeux contemporains de la " mondialisation "., Mar 2012, France. ⟨hal-00840685⟩

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