Une reconnaissance paradoxale : ethnicité et participation dans les politiques de la ville
Résumé
Dans les comparaisons internationales, la France est souvent étudiée comme l'exemple d'une position politique assimilationniste fondée sur une conception républicaine de la citoyenneté qui nie et invisibilise les attaches particulières. Pourtant, si la rhétorique politique contre « les particularismes » est ici forte, des préoccupations qui informent ailleurs les politiques dites de reconnaissance du pluralisme et de la diversité culturelle sont observables également en France, et peut-être tendent-elles à se développer ces dernières années : l'on peut mentionner les préoccupations émergentes en faveur de la diversité dans le champ économique et politique, dans les médias ou la fonction publique, et qui font suite à la reconnaissance, toute récente, de la prégnance des discriminations et de la nécessité de les combattre ; les formes de discrimination positive, qui tout en demeurant controversées, se développent comme dans l'exemple des politiques en faveur de la parité, ou de celles en direction des quartiers dits « sensibles ». Ce texte propose de s'intéresser en particulier à un ensemble singulier de pratiques que constitue le soutien public aux organisations ethniques des migrants et de leurs descendants, afin d'interroger les formes pratiques et symboliques qui s'en dégagent de prise en charge et de régulation publique de l'ethnicité.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)