Dans le « social », en tant que domaine spécialisé de recherche (protection sociale, solidarités, politiques sociales, en sont les pôles), des fécondations mutuelles, anciennes et denses, existent entre sociologie et science politique. Les deux disciplines ont l’action et les politiques publiques en partage. Parler du « sociologue politique », c’est précisément parler de ce croisement, mais les questions professionnelles ne sont pas spécifiques à cette sociologie sectorielle, car on y trouve tous les débats de la sociologie et de la science politique dans leur ensemble. Le présent dialogue explore successivement la question des valeurs de référence du métier en commençant par les enjeux du relativisme et de la neutralité axiologique. Ensuite, les participants s’interrogent sur l’utilité de la sociologie et de la science politique, avant d’aborder les relations entre diverses positions occupées par les sociologues, concurrencés au premier chef par les économistes, plus particulièrement en tant qu’« experts » alors que les premiers revendiquent plus volontiers la position d’« intellectuel ».Le dialogue se poursuit par un regard sur l’internationalisation des deux disciplines. La notion d’internationalisation s’y révèle polysémique. D’une part, du fait des cadres institutionnels de la recherche, les programmes et les supports de publication s’internationalisent de manière plus pressante. Les recherches circulent au-delà des frontières ainsi que les idées, les théories et les résultats à quoi elles donnent lieu…