L’histoire populaire : label éditorial ou nouvelle forme d’écriture du social ? - Université de Lille Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Le Mouvement social Année : 2020

People’s history in France: A branding strategy, or a new kind of social history?

L’histoire populaire : label éditorial ou nouvelle forme d’écriture du social ?

Résumé

While it took over two decades before Howard Zinn’s People’s History of the United States (Harper Collins, 1980) was translated into French as Une histoire populaire des États-Unis (Agone, 2002), the 2010s have seen an increased number of so-called “histoires populaires de…”. Some of these are translations of books entitled A People’s History of… and published in English, offering French readers ‘people’s histories’ of humanity, of the sciences or of sport. However, over the past three to four years, French historiography has been enriched with many “people’s histories”, e.g. of Nantes, football or of course France, with the successive publications by Michelle Zancarini-Fournel and Gérard Noiriel in 2016 and 2018. This rising trend raises questions: are “people’s histories” just a trendy publishing category? The commercial success of Howard Zinn’s book and its many variants (as comic books, documentaries, abridged versions or versions for children, etc.) may have prompted publishers to attempt to copy this phenomenon, or at least to take advantage of the title’s “brand”. Or rather, might the reading of these books prompt us to identify the emergence of a new way of writing about society? That is, a product of renewed historiographic approaches whereby more classic formulations—such as “a social history of…”—are set aside.
S’il fallut plus de deux décennies pour que l’ouvrage d’Howard Zinn, People’s History of the United States (Harper Collins, 1980), fût traduit en français sous le titre Une histoire populaire des États-Unis (Agone, 2002), les années 2010 ont vu se multiplier les histoires dites « populaires ». Il s’agit, pour partie, de traductions de people’s history of… qui offrent ainsi au lectorat francophone des histoires populaires de l’humanité, des sciences ou encore du sport. Mais depuis trois ou quatre ans, l’historiographie française s’est aussi enrichie de multiples « histoires populaires », qu’il s’agisse, par exemple, de Nantes, du football ou, bien entendu, de la France avec les parutions successives, en 2016 et 2018, des sommes de Michelle Zancarini-Fournel et Gérard Noiriel. Cette multiplication interroge : relève-t-elle d’une simple labellisation éditoriale ? Le succès commercial des travaux d’Howard Zinn et de ses déclinaisons (en BD, documentaires, versions abrégées, pour enfants, etc.) aurait ainsi conduit des éditeurs à tenter, sinon de reproduire le phénomène, de profiter de « la marque » que représente le titre. À moins que la lecture des ouvrages ainsi publiés nous conduise à observer l’émergence d’une nouvelle forme d’écriture du social ? Fruit de renouvellements historiographiques conduisant à renoncer à des formulations plus classiques, au premier rang desquelles « une histoire sociale de… ».
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Dates et versions

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Citer

Émilien Ruiz. L’histoire populaire : label éditorial ou nouvelle forme d’écriture du social ?. Le Mouvement social, 2020, 4 (269-270), pp.185-230. ⟨10.3917/lms.269.0185⟩. ⟨hal-02878921⟩

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