Résumé : À partir d’un travail d’ethnographie historique, il s’agit de s’arrêter sur une mobilisation originale de la fin des années 1970, en soutien aux militantes du MLAC d’Aix, jugées pour pratique d’avortement et exercice illégal de la médecine. Deux ans après le vote de la loi sur l’IVG de 1975, l’enjeu de cette mobilisation est de dénoncer ses carences, mais aussi de continuer à défendre la pratique des avortements militants non médicalisés, entre femmes profanes. Ce groupe d’Aix cherche à compenser sa maigre légitimité politique par le recours au détournement festif du procès. L’article s’attache à appréhender la créativité politique des minoritaires, qui s’élabore dans le souci d’énoncer des revendications illégitimes.