Dans cette remarquable étude - à l’origine un mémoire de maîtrise pour lequel lui a été attribué le « Prix scientifique L’Harmattan 1999 » -, Elise JULIEN analyse les rapports entre occupants et occupés dans le secteur français de Berlin entre 1945 et 1961. S’appuyant sur les travaux des meilleurs spécialistes, judicieusement contrebalancés par ses investigations personnelles sur place, l’auteur a abouti à une passionnante synthèse sur l’évolution des relations franco-allemandes qui, d’une occupation de guerre rigoureuse, pas-seront en quelques années à un véritable partenariat. Servi par une écriture simple et vivante, très riche en informations recueillies à la source, cet ouvrage séduira tous ceux qu’interpellent la question berlinoise et l’histoire du rapprochement franco-allemand. « Dans un récent essai, Transit Berlin (1996), Durs Grünbein, le poète de la réunification, caractérisait ainsi la situation de la capitale de l’Allemagne en 1945 : ’’Berlin, c’est d’ici que toute la terreur partit, ici que se trouvait l’œil du cyclone où longtemps régna un pernicieux calme plat, jusqu’à ce que ce lieu où couvaient les esprits destructeurs ait été à son tour ravagé par les escadrilles des bombardiers occidentaux et les chars soviétiques’’. Partant de cette sinistre dialectique d’une ville rasée et plongée dans la misère, mais simultanément symbole de la barbarie nazie, Elise JULIEN brosse un tableau solidement documenté et terrible-ment émouvant des Berlinois dans leur effort pour surmonter l’Histoire et renouer avec la vie, jusqu’à ce jour d’août 1961 où les submergera un nouveau traumatisme : le mur. »