Women in Burundi
Résumé
The history of women is characterized by nonlinear and gendered social, political and economic processes. In particular, the history of Burundian women’s collective actions has been embedded in the contested and violent trajectory of the Burundian state. Burundian women’s collective actions refer to a broad range of interactions: from protest, and social mobilizations to institutionalized actions. These interactions have been shaped by both global and local social structures, and by complex conflictive and cooperative relations between the Burundian state, political parties, women’s organizations and movements, and external actors (colonial powers, international organizations, non-governmental organizations).
Women’s experiences in Burundi’s pre-colonial patriarchal society are little known, with the exception of the glorified Queen-mothers. German and Belgian colonial policies (1886–1962) reinforced and rigidified pre-colonial social constructions of ethnic and gendered social identities and roles, assigning ordinary women to the domestic sphere and sanctioning their social inferior status along with ethnic lines (Tutsi, Hutu, and Twa). After Burundi’s independence, the one-party military regime organized and supervised the first forms of women’s political participation through the Union des femmes burundaises (1962–1980s). The democratic transition of the early 1990s led to the creation of autonomous women’s organizations and networks, which were extended during the civil war (1993–2005). Burundian women actively contributed to national and grassroots peace processes. In particular, a delegation of seven Burundian women participated in the negotiations held in Arusha (1998–2000), with observer status. Post-conflict struggles for women’s rights posed the central issue of women’s political representation, with the adoption of gender quotas from 2005, but left aside other issues after 2010, such as women’s right to inherit land. In Spring 2015, Burundian women were present in protests against the president’s third mandate; with the women’s march being the first to reach the city center in March 2015. Women’s organizations kept mobilizing towards women’s rights after the electoral crisis, in exile or within Burundi, though facing important financial constraints and political repression.
L'histoire des femmes est caractérisée par des processus sociaux, politiques et économiques non linéaires et genrés. En particulier, l'histoire des actions collectives des femmes burundaises s'inscrit dans la trajectoire contestée et violente de l'État burundais. Les actions collectives des femmes burundaises font référence à un large éventail d'interactions : de la protestation et des mobilisations sociales aux actions institutionnalisées. Ces interactions ont été façonnées par les structures sociales tant mondiales que locales, et par les relations conflictuelles et coopératives complexes entre l'État burundais, les partis politiques, les organisations et mouvements de femmes et les acteurs extérieurs (puissances coloniales, organisations internationales, organisations non gouvernementales).
Les expériences des femmes dans la société patriarcale pré-coloniale du Burundi sont peu connues, à l'exception des reines-mères glorifiées. Les politiques coloniales allemande et belge (1886-1962) ont renforcé et rigidifié les constructions sociales pré-coloniales des identités et des rôles sociaux ethniques et genrés, en assignant les femmes ordinaires à la sphère domestique et en sanctionnant leur statut social inférieur en fonction des lignes ethniques (Tutsi, Hutu et Twa). Après l'indépendance du Burundi, le régime militaire à parti unique a organisé et supervisé les premières formes de participation politique des femmes à travers l'Union des femmes burundaises (de 1962 aux années 1980). La transition démocratique du début des années 1990 a conduit à la création d'organisations et de réseaux autonomes de femmes, qui ont été étendus pendant la guerre civile (1993-2005). Les femmes burundaises ont activement contribué aux processus de paix nationaux et locaux. En particulier, une délégation de sept femmes burundaises a participé aux négociations qui se sont tenues à Arusha (1998-2000), avec un statut d'observateur. Les luttes post-conflit pour les droits des femmes ont posé la question centrale de la représentation politique des femmes, avec l'adoption de quotas de genre à partir de 2005, mais ont laissé de côté d'autres questions après 2010, comme le droit des femmes à hériter de la terre. Au printemps 2015, les femmes burundaises ont participé aux manifestations de protestation contre le troisième mandat du président ; une marche des femmes a été la première à atteindre le centre de la ville en mars 2015. Les organisations de femmes ont continué à se mobiliser en faveur des droits des femmes après la crise électorale, en exil ou au Burundi, bien qu'elles soient confrontées à d'importantes contraintes financières et à la répression politique.