Effet d'un contexte visuel incliné : vers une explication en termes d'inclinaison du plan médian apparent
Résumé
Adjusting a rod to the gravitational vertical in the presence of a large square or rectangular tilted frame leads to a significant deviation towards the orientation of the frame. According to the «vectiorial hypothesis», the tilted frame produces a self-tilt illusion in the observer, in a direction opposite to that of the frame. This self-tilt illusion is similar, by analogy, to the self-motion induced by rotating peripheral displays. A compensatory process, engaged in response to the illusory body tilt induced by the tilted frame, would explain the deviation ofthe subjective vertical towards the direction of the frame. However, although widely held, there is little direct evidence supporting this hypothesis. Moreover, other empirical observations support an alternative possibility that the frame effect, like the Dietzel-Roelofs effect, could arise because of a tilt of the apparent median plane of the observer towards the frame. This hypothesis may be referred as «the apparent-median-plane-tilt hypothesis». The aim of this paper is threefold. First, we describe a number of different hypotheses about the frame effect. We focus on two : the vectional hypothesis and the apparent-median-plane-tilt hypothesis. Second, we attempt to explore the generality of the vectional hypothesis and third, we try to distinguish between the vectional hypothesis and the apparent-median-plane-tilt hypothesis.
L'effet-cadre traduit l'influence de l'inclinaison d'une configuration visuelle rectangulaire ou carrée sur la perception de la verticale. Cet effet est mis en évidence, le plus souvent, lors de la passation du test de la baguette et du cadre, épreuve plus communément appelée Rod and Frame Test ou RFT. Plusieurs explications de ce phénomène ont été proposées mais l'hypothèse vec-tionnelle est celle qui, depuis les années soixante-dix, rallie incontestablement le plus grand nombre de chercheurs. Dans ce contexte, les déviations de la verticale subjective seraient, par analogie à la vection optocinétique, la conséquence d'une illusion d'inclinaison du corps en sens inverse du cadre. Cette proposition souffre toutefois d'une absence de preuves directes attestant l'existence, au RFT, d'un processus vectionnel de nature optostatique. Un certain nombre d'éléments plaident plutôt en faveur d'une hypothèse minoritaire selon laquelle l'effet-cadre, similaire à l'effet Dietzel-Roelofs, résulterait de l'inclinaison subjective du plan médian apparent dans le sens du cadre. L'objectif est ici d'examiner les principales hypothèses explicatives de l'effet-cadre, de présenter les limites de l'hypothèse vectionnelle et d'apporter les éléments permettant de montrer tout l'intérêt de l'hypothèse d'inclinaison du plan médian apparent.