« Boire et manger aux frais de la princesse : la table à la cour de Marguerite de France (1361-1382) » - Université de Lille Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Le Moyen Age. Revue d'histoire et de philologie Année : 2019

« Boire et manger aux frais de la princesse : la table à la cour de Marguerite de France (1361-1382) »

Résumé

Despite the almost complete absence of domestic accounts, the study of the court and residence of Margaret of France, countess Palatine of Flanders, Artois, and Burgundy (1312–1382) reveals the importance of food in representing royal power. Food demonstrates the financial and practical ability of the maître d’hôtel and staff to cater for an itinerant court while satisfying the contemporary conventions of the aristocracy, giving pride of place to meat but also to saltwater fish. The countess’s ability to provide for her entourage was dependent on a high level of flexibility when it came to supplies. She was also self-reliant and knew how to “live by her own means,” with wine delivered to Artois from her territory in Franche-Comté. However, this did not prevent her from exploiting her seigneurial rights, to the detriment of the market and of certain suppliers who were reluctant to do business with her. The countess therefore illustrated, by means of the dining table, the form of a good government in several respects: ethics, guided by Christian virtues, most notably charity; economy, based on the competent management of her household and structured around the principal of aristocratic generosity; and finally politics, as hosting these events, especially during celebrations, enabled her to gather her allies, relatives, and subjects.
L’étude de la cour et de l’hôtel de Marguerite de France, comtesse de Flandre, d’Artois et de Bourgogne (1312–1382) permet de cerner, malgré l’absence quasi complète de comptes de l’hôtel, l’importance de l’alimentation dans l’incarnation du pouvoir princier : elle démontre la capacité financière et pratique du maître d’hôtel et des métiers à nourrir une cour itinérante tout en satisfaisant aux usages en vigueur dans l’aristocratie, faisant la part belle à la viande mais aussi au poisson de mer. La capacité de la comtesse à nourrir les siens s’appuie sur une grande plasticité des approvisionnements, en particulier le recours à une autoproduction par l’envoi de vin comtois en Artois, qui montre que la comtesse sait « vivre du sien », ce qui ne l’empêche pas d’exploiter de manière opportuniste ses droits seigneuriaux au détriment de certains fournisseurs peu désireux de faire affaire avec la comtesse, mais aussi au marché. Ainsi la comtesse dessine-t-elle par la table les contours d’un bon gouvernement à plusieurs niveaux : l’éthique guidée par les vertus chrétiennes, notamment la charité, l’économique fondée sur la bonne tenue de sa maison fédérée par la libéralité comtale, enfin le politique tant la table permet également d’associer alliés, parents et sujets, en particulier lors des joyeuses entrées.

Domaines

Histoire
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03967965 , version 1 (01-02-2023)

Identifiants

Citer

Jean-Baptiste Santamaria. « Boire et manger aux frais de la princesse : la table à la cour de Marguerite de France (1361-1382) ». Le Moyen Age. Revue d'histoire et de philologie, 2019, Le Moyen Âge, CXXV (2), pp.315-335. ⟨10.3917/rma.252.0315⟩. ⟨hal-03967965⟩
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