Notre-Dame de Paris n’a pas échappé au bouleversement provoqué par 1789 ; les transformations successives des lois, du gouvernement et des rapports entre l’Eglise, l’Etat et la société n’ont pu que modifier le monument et son rôle, dans la ville et le pays. Pour elle aussi, il y a un avant et un après. Il faut se garder, cependant, d’examiner la période de manière univoque. Pendant la Révolution, l’histoire de la cathédrale ne se résume pas aux gestes « iconoclastes » de 1793 ; le monument n’a pas été changé en carrière de pierres, à la différence de la cathédrale de Cambrai, et les destructions doivent s’analyser en parallèle à la préservation d’œuvres d’art et, dès 1794, à la dénonciation du « vandalisme » de la déchristianisation ; destruction et préservation, iconoclasme et patrimonialisation se mêlent ici en un complexe assemblage.