Introduction La presbyacousie comme les maladies neurodégénératives apparaissent insidieusement avec l’âge. Enjeu majeur de santé publique, elles sont néanmoins sous diagnostiquées car la présence de l’une entrave l’objectivation de l’autre. Objectifs Intégrer lors du bilan cognitif en hôpital de jour en centre mémoire un dépistage des troubles de la compréhension de la parole dans le bruit. Méthodes Cent vingt-deux participants, dont 70 femmes, d’âge moyen 72,9 (60–87 ans) ont réalisé trois épreuves : questionnaire Hearing Handicap Inventory for Elderly-Screening (HHIES) mesure la gêne auditive ; test de compréhension de la parole dans le bruit (dispositif ambulatoire – Vocal Rapide dans le Bruit, VRB Leclercq et al., 2018) et échelle cognitive de Mattis. Des analyses corrélationnelles entre l’âge, le résultat du VRB, le score HHIE-S et à la Mattis ont été menées. Résultats Les corrélations objectivent une association entre les capacités de compréhension de la parole dans le bruit et l’âge (r = 0,324, p < 0,001), la gêne auditive (r = 0,249, p = 0,006) et les troubles cognitifs globaux (r = −0,502, p < 0,001). Discussion Ces résultats confortent le lien établi entre l’âge et les capacités de compréhension de la parole dans le bruit. Ils objectivent un lien entre la plainte auditive et les capacités de compréhension de la parole dans le bruit et révèlent que ces capacités sont amoindries chez les personnes ayant des troubles cognitifs objectivés à l’échelle de la Mattis. Conclusion Le dépistage précoce d’un déficit auditif lors d’évaluations cognitives est indispensable puisque la surdité est le principal facteur modifiable de la démence.