a communication politique ne peut plus désormais se penser sans le recours à Internet (Chadwick & Howard, 2008, p. 218-233). Tant aux États-Unis (Issenberg, 2013), en Europe (Brachotte & Frame, 2018) ou en Afrique (Thiery, 2011), le numérique est devenu essentiel à toute campagne électorale, à la fois comme outil de communication (Prior, 2007), de mobilisation (Bond et al., 2012) et de prévision (Tumasjan et al., 2010). Encore peu développées au début des années 2000, les recherches en science politique sur cet objet se sont depuis multipliées et apparaissent comme incontournables pour interroger les reconfigurations de l’action collective et des manières de faire campagne (Kreiss, 2012 ; Theviot, 2018). Ces travaux ont permis de répondre à certaines interrogations récurrentes sur les reconfigurations du militantisme (Karpf, 2012) et de la mobilisation des électeurs (Shirky, 2008 ; Neihouser et al., à paraître) au prisme du numérique. Ils ont aussi permis d’éclairer les enjeux liés à la collecte et l’analyse des données dans les stratégies électorales (Hersh, 2015). 2 Toutefois, la plupart des travaux se centrent sur un cas d’étude et ne proposent pas de perspectives comparées fouillées. L’ambition de ce dossier est d’interroger tant les transformations des partis politiques, que les évolutions des campagnes électorales et du militantisme à l’heure du numérique, en favorisant des regards croisés, à l’international notamment, sur le plan des terrains, mais aussi des méthodologies.