« C’est l’ère du Progrès ! … La nature est vaincue » : Les transformations du paysage lillois au XIXe siècle - Université de Lille Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2022

« C’est l’ère du Progrès ! … La nature est vaincue » : Les transformations du paysage lillois au XIXe siècle

Résumé

In the North of France, the towns of Lille, Roubaix and Tourcoing have been major centres for the textile and metal industries since the early 19th century, and later for the chemical industry. At the same time, they grew considerably in size as a result of the urbanisation process. The consequence was a profound and rapid transformation of the urban landscape, with factories multiplying, smoke becoming omnipresent near them, buildings darkening, water becoming polluted, etc. These phenomena were viewed in different and contradictory ways. For many, it was a degradation of the landscape. A kind of resignation is often visible through their comments: this is the heavy price paid to industry, which has definitively done away with nature and the picturesque. For others, driven by confidence in industrial progress and seeking to neutralise the views of the former, factories and their fumes would breathe life and animation; they would have a charm no less picturesque than that of natural landscapes and would inspire an aesthetic sense of the Sublime. This ambivalence, between admiration and deploration, demonstrates the tensions that accompanied the industrialisation of Northern France. It is this tension that we wish to highlight in this paper.
Dans le Nord de la France, les villes de Lille, Roubaix ou Tourcoing se sont affirmées comme des pôles majeurs du textile et de la métallurgie dès le début du XIXe siècle, et ultérieurement de la chimie. Par ailleurs, elles se sont considérablement agrandies à la faveur du processus d’urbanisation. Il en a résulté une transformation profonde et rapide des paysages urbains : multiplication des usines, omniprésence de la fumée à proximité de ces dernières, noircissement des bâtiments, souillure des eaux, etc. Les regards portés sur ces phénomènes sont multiples et contradictoires. Pour beaucoup, il s’agit d’une dégradation du paysage. Une forme de résignation transparaît très souvent dans leurs discours : ce serait le lourd tribut payé à l’industrie, qui a définitivement congédié la nature et le pittoresque. Pour d’autres, animés par la confiance dans le progrès industriel et cherchant à neutraliser le discours des premiers, les fabriques et leurs fumées insuffleraient de la vie et de l’animation ; elles auraient un charme non moins pittoresque que celui des paysages naturels et inspirerait le sentiment esthétique du Sublime. Cette ambivalence, entre admiration et déploration, témoignent des tensions qui ont accompagné l’industrialisation du Nord de la France. C’est cette tension que nous souhaitons mettre en lumière dans cette communication.

Domaines

Histoire
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04141870 , version 1 (26-06-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04141870 , version 1

Citer

Samy Bounoua. « C’est l’ère du Progrès ! … La nature est vaincue » : Les transformations du paysage lillois au XIXe siècle. Les Rencontres du XIXe siècle, 3e édition : Nature, Université de Bourgogne, LIR3S, Jun 2022, Dijon, France. ⟨hal-04141870⟩
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