Isabelle de Portugal et Sophie Rude. Quand le Grand Genre se fait miroir de la détresse maternelle.
Résumé
In 1841, at the Paris Salon, Sophie Rude, an artist from Dijon, presented a large painting: The Duchess of Burgundy arrested at the gates of Bruges. Illustrating one of the episodes of the tense relations between the city of Flanders and Duke Philip the Good, the work is based on a recent history of the dukes written by Baron de Barante. It was part of a trend that made historical paintings of the Grand Genre an art form in the service of glorifying nation states as they emerged. The article presented here, however, puts forward the hypothesis of an interpretation which allows the artist’s private life to be melded with the historical framework. It shows how artistic sensibilities, as if by reflection in a mirror, offer the historian the opportunity to consider the feelings of those involved in the creative process.
En 1841, au Salon de Paris, Sophie Rude, artiste dijonnaise, présente un tableau de grande format: La duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges. Illustrant un des épisodes des relations tendues entre la ville de Flandre et le duc Philippe le bon, l’œuvre s’appuie sur la récente histoire des ducs rédigée par le baron de barante et s’intègre dans un courant qui fait de la peinture du Grand Genre un art au service de la gloire des États nations en construction. Toutefois, l’article présenté ici soumet l’hypothèse d’une interprétation permettant de mêler vie privée de l’artiste et trame historique. Ou quand l’intelligence sensible, dans un effet miroir, offre à l’historien une voie esthétique pour ne pas négliger les sentiments de ses protagonistes.