La grossesse d’un premier enfant est un événement de vie à fort impact émotionnel. En cette période de nouveauté et de stress potentiel, les problématiques liées à l’attachement vont être réactivées chez les futurs parents et influer sur le vécu de cette période de transition. Les futures mamans, en fonction des représentations qu’elles ont des relations proches, peuvent percevoir leur partenaire comme plus ou moins soutenant. Ainsi, les femmes sécures percevraient le conjoint comme plus empathique, ce qui favoriserait un meilleur ajustement parental. Les jeunes mères insécures (i.e. préoccupées) auraient, quant à elles, le sentiment de recevoir peu de soutien de la part de leur conjoint. Face au manque de soutien perçu, les futures mères pourraient se tourner vers les professionnels de la périnatalité, les membres de leur famille ou leur cercle amical. Néanmoins, la formulation d’une demande d’aide et de soutien n’est pas toujours chose aisée pour les personnes insécures. Internet pourrait être une source alternative de soutien et d’informations. En effet, les spécificités des échanges en ligne (i.e. anonymat, disponibilité permanente d’autrui, absence des signaux émotionnels non-verbaux) peuvent permettre un autre mode d’échange et faciliter la recherche de soutien. Les personnes insécures peuvent ainsi se sentir plus à l’aise pour s’exprimer en ligne plutôt qu’en face-à-face (i.e. évitantes), percevoir les réseaux sociaux comme source de soutien et y avoir recours en cas d’émotions négatives (i.e. préoccupées). Par conséquent, Internet pourrait être une source de soutien pour les futures mamans. L’objectif de cette étude est d’explorer l’usage d’Internet par les futures mamans en lien avec leur style d’attachement, leur degré de satisfaction maritale et leur perception du soutien social. Cette étude sera menée auprès de femmes enceintes primipares au dernier trimestre de grossesse. Le style d’attachement sera évalué au moyen d’un entretien (AMMI) et d’un auto-questionnaire (RSQ), le degré de satisfaction maritale au moyen d’un auto-questionnaire (MSI-R). Le soutien social sera également évalué par auto-questionnaire (SSQ6), de même que le niveau d’anxiété (échelle d’Hamilton) et l’usage d’Internet centré sur la périnatalité. Le recrutement des participantes se fera notamment dans les centres de PMI, cours de préparation à l’accouchement, professionnels de suivi prénatal, ainsi que sur Internet (blogs, sites spécialisées, forums, page Facebook, …). Une partie des participantes sera vue par des étudiants en psychologie et une autre partie remplira les questionnaires directement en ligne. Un lien entre l’attachement et l’usage d’Internet est attendu. Plus particulièrement, l’usage d’Internet comme source de soutien en contexte prénatal sera lié à l’attachement insécure, notamment en cas d’anxiété importante, de manque de soutien social perçu et de faible satisfaction maritale. Compte tenu de l’importance du sentiment de soutien social dans l’accès à la parentalité, le bien-être et la réduction du stress parental, les résultats de cette recherche pourraient permettre d’envisager la mise en place d’un programme de soutien prénatal en ligne. Un programme en ligne permettrait notamment aux personnes isolées géographiquement et/ou socialement de trouver des réponses à leurs inquiétudes auprès d’un réseau de professionnels en ligne. Mots-clé : soutien social, Internet, réseaux sociaux, grossesse, insécurité d’attachement