Territoire civique et souverainetés plurielles dans les cités grecques de la mer Égée (IIIe s. av. n.è. – Ier s. de n.è.). - Université de Lille
Communication Dans Un Congrès Année : 2023

Civic Territory and Plural Sovereignties in the Aegean Greek poleis (3rd century BCE - 1st century CE).

Territoire civique et souverainetés plurielles dans les cités grecques de la mer Égée (IIIe s. av. n.è. – Ier s. de n.è.).

Résumé

Le pouvoir de la cité grecque sur son territoire a longtemps été conceptualisé à partir de la notion de souveraineté, pensée comme indivisible et ultime, sur le modèle des États-nations contemporains. Si cette approche a pu être critiquée pour les cités de l’époque hellénistique pour s’interroger sur leur indépendance à l’ère des rois hellénistiques puis de Rome, on a continué à prendre la cité, la communauté des citoyens, comme seule maîtresse d’un territoire qu’elle exploitait. Mais les études sur les subdivisions civiques et sur la propriété divine ont conduit à fragmenter les pouvoirs qui s’exerçaient sur le territoire civique. La cité ne dispose pas d’un pouvoir absolu sur l’ensemble de son territoire : pour certains territoires et dans certaines conditions, les communautés infra-civiques disposent d’îlots de souveraineté. L’objectif de cette communication, en se concentrant sur les cités insulaires de la mer Égée à l’époque hellénistique et au début de l’époque impériale, est d’étudier la pluralité des pouvoirs qui s’exercent sur le même territoire civique, d’en comprendre les hiérarchies et d’en délimiter espaces propres, en réfléchissant à l’utilisation du concept de « souveraineté » pour comprendre le rapport des communautés grecques à leur territoire. Je réponds ainsi à l’axe suivant de l’appel à communication : « Quelles co-spatialités les pouvoirs produisent ils et selon quelles modalités : coexistence, superposition, complémentarité́, concurrences, voire confrontation des différents pouvoirs sur un même territoire ? » Ma communication partira des sources épigraphiques et mettra en valeur l’importance de la démarche, de la part des cités et des communautés infra-civiques, de voter un décret, de le faire inscrire sur une stèle et de l’ériger dans un espace public afin de rendre intangibles les frontières de leur pouvoir sur un territoire, frontières négociées entre plusieurs acteurs. J’étudierai d’abord les relations entre la cité et les subdivisions civiques à Rhodes et à Cos : dans ces cités insulaires issues de la fusion de plusieurs communautés, ces dernières ont réussi à négocier avec la cité la conservation de certaines prérogatives territoriales ; je verrai ensuite, dans le cas de Délos, territoire attribué à Athènes par Rome après 168/7, la manière dont les pouvoirs respectifs de Rome, d’Athènes et des dieux entrent en tension dans une île au statut complexe ; enfin, je poursuivrai la réflexion sur l’intégration des cités grecques au cadre impérial en romain me demandant comment l’ajout d’une strate de souveraineté a pu modifier les équilibres internes de coexistence et de superposition des pouvoirs.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04338297 , version 1 (12-12-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04338297 , version 1

Citer

Alexandre Vlamos. Territoire civique et souverainetés plurielles dans les cités grecques de la mer Égée (IIIe s. av. n.è. – Ier s. de n.è.).. Colloque Expressions Territoriales du pouvoir de l'antiquité à l'époque moderne., Marie-Jeanne Ouriachi; Valérie Pietri, Jun 2023, Nice, France. ⟨hal-04338297⟩
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