« Ceux des plages » et « Ceux des collines » : les « paysans » des villages littoraux dans le Japon prémoderne
Résumé
The inhabitants of villages of the Edo period, even though they were indiscriminately designated as hyakushô, were not all farmers. In the coastal areas, among these “peasants”, there were also fishermen, who could form their own villages, or coexist with farmers in the same communities. With some examples of the Bôsô peninsula, the article illustrates the tensions about the control of resources between populations linked to agriculture (“the hills ones”) and groups which depended to the sea for their livelihood (“the beaches ones”). In the rural society, fishermen populations appear to be someway marginalized by the dominant representations of the peasantry, but also eager to assert an original identity, distinct from that of farmers, in order to maintain their monopoly upon certain activities and especially upon maritime spaces.
Les habitants de villages de l’époque d’Edo, même s’ils étaient indistinctement désignés par le terme hyakushô, n’étaient pas tous des agriculteurs. Dans les zones côtières, on trouvait ainsi parmi ces « paysans » des pêcheurs, qui pouvaient constituer leurs propres villages, où coexister avec des agriculteurs au sein des mêmes communautés. À partir de l’exemple de la péninsule de Bôsô, l’article illustre les tensions autour du contrôle des ressources entre populations liées à l’agriculture (« ceux des collines ») et groupes tirant leur subsistance de la mer (« ceux des plages »). Au sein du monde rural, les populations de pêcheurs apparaissent à la fois marginalisées par les représentations
dominantes de la paysannerie, mais aussi soucieuses d’affirmer une identité originale, distincte de celle des agriculteurs, afin de garder le monopole de certaines activités, et surtout de l’espace maritime.