Introduction. The discreet mobilisations of working-class and subaltern groups - Université de Lille Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue (Article De Synthèse) European Journal of Cultural and Political Sociology Année : 2023

Introduction. The discreet mobilisations of working-class and subaltern groups

Résumé

Social movements are visible and loud. It is by publicly and visibly disturbing the social and political order that they can make social change happen. The existence of social media has helped to publicise invisibilised or marginalised causes or groups, as with the hashtag ‘Black Lives Matter’ in the US. Occupation movements also aim at imposing in the public sphere the presence and demands of certain groups, such as the victims of the financial and housing crisis at the roots of the 15M movement in Spain. To raise awareness for their cause in a time of retreat of progressive movements, the antiglobalisation or Global Justice Movement also used spectacular tactics to raise political and media attention.. Visibility is therefore part and parcel of the struggle for social justice. More broadly, since the Enlightenment publicity has been conceptualised as a necessary condition for emancipation, to come out of the shadows and closets of tradition and obscurantism. This focus on the struggles for visibility and publicity raises, however, a number of problems that we address in this article. First, focusing on visible movements induces studying only the visible face of the iceberg, movements that have become strong or significant enough to gain the attention of the media, politics and the social sciences. We know, however, that classic intermediary organisations like unions, non-profits or political parties are less and less able to grasp, coordinate and organise social unrest, so that they are frequently overtaken by more spontaneous and unexpected upsurges of anger. An ocean of hidden or discreet practices risks therefore remaining under the radar if research focuses only on the more visible movements or organisations.
Les mouvements sociaux sont visibles et bruyants. C'est en perturbant publiquement et visiblement l'ordre social et politique qu'ils peuvent provoquer un changement social. L'existence des réseaux sociaux a contribué à faire connaître des causes ou des groupes invisibilisés ou marginalisés, comme le hashtag "Black Lives Matter" aux États-Unis. Les mouvements d'occupation visent également à imposer dans la sphère publique la présence et les revendications de certains groupes, comme les victimes de la crise financière et immobilière à l'origine du mouvement 15M en Espagne. Pour sensibiliser à leur cause , le mouvement altermondialiste ou Global Justice Movement a également eu recours à des tactiques spectaculaires pour attirer l'attention des politiques et des médias. La visibilité fait donc partie intégrante de la lutte pour la justice sociale. Plus largement, depuis les Lumières, la publicité a été conceptualisée comme une condition nécessaire à l'émancipation, pour sortir de l'ombre et des placards de la tradition et de l'obscurantisme. Cette focalisation sur les luttes pour la visibilité et la publicité soulève toutefois un certain nombre de problèmes que nous abordons dans cet article. Tout d'abord, se concentrer sur les mouvements visibles conduit à n'étudier que la face visible de l'iceberg, les mouvements qui sont devenus suffisamment forts ou significatifs pour attirer l'attention des médias, de la politique et des sciences sociales. Or, nous savons que les organisations intermédiaires classiques telles que les syndicats, les associations à but non lucratif ou les partis politiques sont de moins en moins capables d'appréhender, de coordonner et d'organiser l'agitation sociale, de sorte qu'elles sont fréquemment dépassées par des poussées de colère plus spontanées et inattendues : le mouvement des Gilets jaunes en France ou le mouvement anti-COVID-19 en Europe illustrent bien ce phénomène de désinstitutionnalisation des mobilisations. Un océan de pratiques cachées ou discrètes risque donc de rester sous le radar si la recherche ne se concentre que sur les mouvements ou organisations les plus visibles.
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Dates et versions

hal-04382903 , version 1 (09-01-2024)

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Citer

Ivan Sainsaulieu, Julien Talpin. Introduction. The discreet mobilisations of working-class and subaltern groups. European Journal of Cultural and Political Sociology, 2023, European Journal of Cultural and Political Sociology, 10 (1), pp.1-16. ⟨10.1080/23254823.2023.2179209⟩. ⟨hal-04382903⟩
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