La piastre de commerce d'Indochine, un organe politique au service d'un projet colonial
Résumé
La Piastre de commerce d’Indochine, une émanation coloniale pour imposer un nouveau pouvoir
La colonisation de « l’Indochine » débute au milieu du XIX et prend corps sur plusieurs décennies. L’emprise coloniale commence en Cochinchine, le sud de l’actuel Vietnam, et, progressivement, s’étend sur plusieurs Royaumes pour créer trois « pays », le Vietnam (Cochinchine, Annam et Tonquin), le Cambodge et le Laos. Les entités colonisées battaient monnaie dans un environnement pluri-monétaire. Les monnaies provenaient des Royaumes voisins, de Chine, des colonies anglaises, portugaises ou néerlandaises. Elles étaient pesées ou frappées et plusieurs métaux, le zinc, le cuivre, le laiton et l’argent les composaient. Ces monnaies s’inscrivent dans les dynamiques d’échanges au long cours, (argent), dans les circuits fiscaux, dans quelques échanges quotidiens et dans des pratiques liés à des processus de socialisations extra-économiques. En général la valeur fasciale des monnaies est relativement importante et, en dehors de quelques centres urbains, l’essentiel de la population ne les utilise pas au quotidien. Avant la colonisation, les « indochinois », des paysans pour l’essentiel, produisent pour assurer directement leur reproduction matérielle. Pour résumer, les échanges de biens réguliers s’opèrent surtout dans les petits centres urbains, avec les entités voisines (échanges au long cours) et sont souvent liés aux circuits fiscaux.