La recherche porte sur le rapport qu'entretiennent les artistes-auteur•ices à l'accompagnement au sein de la malterie. Les trois groupes d'activités identifiés (processus créatif et rapport à l'art ; réseaux et communication ; travail administratif) constituent ce qu'on peut nommer « un monde de l'art », dans lequel la production artistique est le résultat de la coopération entre les pairs, les partenaires, les entourages, les publics, les diffuseurs, etc. Elle revêt de ce point de vue une dimension collective à laquelle prend pleinement part la malterie. La structure, par la sélection, consacre des individus, valident leur statut d'artiste dans un milieu donné. Elle participe ainsi à la structuration locale des mondes de l'art. Les entretiens mettent en avant le fait qu'être accompagné•e n'a pas le même sens en fonction des formations artistiques, des genres et des situations sociales. La légitimité de l'accompagnement et de la « professionnalisation » semble mieux reconnue pour les artistes issu•es des écoles des Beaux Arts que pour les autodidactes, et pour les femmes, mieux disposées à reconnaître la dimension collective de leur « être artiste » du fait de leur socialisation. Si la malterie permet de se professionnaliser, plus symboliquement, elle donne aussi l'occasion aux personnes accompagnées de se sentir légitimes en tant qu'artistes.