Mettre en concurrence par le partenariat : les associations face à la promotion institutionnelle des consortiums
Résumé
This article looks at the marketisation of non-profit organisations by focusing
on a practice that seems to be at odds with it : partnership. With the launch of the
Skills Investment Plan (Plan d’investissement dans les compétences, PIC) in 2019,
the Ministry of Labour is calling on associations to join forces and carry out projects
in « consortia », to curb the trend towards competition between operators.
However, although they are encouraged to co-operate, associations are governed
by rules that create competition between them. By opening up so-called « experimental
» calls for projects to all associations, the PIC’s promoters are putting
pressure on the public employment service, particularly local missions, to renew
professional practices and training provision. By analysing this public policy, we
can show how associations are governed by the logic of the market, through both
competition and partnership. And the incentive to form consortia, in the interests
of efficiency and rationalisation of public action, appears to be yet another modality
for marketisation of associations by the state.
Cet article traite de la marchandisation des associations en s’intéressant à une
pratique qui semble s’y opposer : le partenariat. En lançant le Plan d’investissement
dans les compétences (PIC) en 2019, le ministère du Travail appelle les
associations à se réunir et à porter des projets en « consortium », pour enrayer la
tendance à la concurrence entre opérateurs. Cependant, alors qu’ils sont incités à
coopérer, les acteurs associatifs sont gouvernés par des modalités qui créent de la
concurrence entre eux. En ouvrant des appels à projets dits « expérimentaux » à
l’ensemble des associations, les promoteur·rices du PIC font pression sur le service
public de l’emploi, notamment les missions locales, pour renouveler les pratiques
professionnelles et l’offre de formation. L’analyse de cette politique publique permet
ainsi de montrer comment le recours aux logiques marchandes, à la fois la
mise en concurrence et l’appel au partenariat, est un mode de gouvernement des
associations. Et l’incitation à se regrouper en consortium, dans un objectif d’efficacité
et de rationalisation de l’action publique, apparaît comme une modalité
supplémentaire de la marchandisation publique des associations.
Domaines
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