Rosheim (67), Purpurkopf, un site de hauteur de l’Antiquité tardive (3e – 4e siècles) et un castrum du Moyen Âge central (9e – 10e siècles) - Institut de Recherches Historiques du Septentrion Accéder directement au contenu
Rapport Année : 2024

Rosheim (67), Purpurkopf, un site de hauteur de l’Antiquité tardive (3e – 4e siècles) et un castrum du Moyen Âge central (9e – 10e siècles)

Résumé

La deuxième année de triennale visait quatre objectifs : poursuivre la fouille du bâtiment sommital pour affiner sa chronologie et préciser son interprétation ; ouvrir un nouveau secteur de fouille au niveau de l’enceinte afin de mieux comprendre sa morphologie et sa chronologie ; chercher des éléments permettant de mieux comprendre la nature de l’occupation antique ; faire un prélèvement sur le radier en bois du puits situé à l’extérieur de la fortification pour réaliser une datation dendrochronologique. Dans le secteur 1, le quart sud-ouest du bâtiment BAT1001 a été intégralement fouillé, permettant la mise au jour complète de son mur ouest et du parement externe de son mur sud. La maçonnerie est homogène sur toute la longueur du bâtiment, témoignant l’existence d’une seule phase de construction. L’absence d’ouvertures et d’ancrages dans les maçonneries conservées s’est confirmée, néanmoins les vestiges probables d’une petite niche ont été mis au jour dans la face interne du mur ouest. Les fondations reposent sur une assiette relativement plane, marquée par un léger pendage vers le nord, qui pourrait avoir été créée par des travaux de nivèlement sommaires. En effet, le terrain naturel du sommet, particulièrement irrégulier, est constitué d’un chaos de blocs démantelés. La fondation repose parfois sur ces blocs, en enjambant certains d’entre eux, et parfois sur un niveau anthropisé de sable et de moellons qui comble les interstices du terrain naturel. Les niveaux documentés à l’intérieur du bâtiment sont les mêmes que ceux observés en 2022 dans le quart nord-ouest. Le remblai de démolition du bâtiment, issu de l’effondrement des maçonneries, se retrouve directement au-dessus des blocs du substrat et de la couche de nivèlement. L’absence de niveau de sol au rez-de-chaussée de l’édifice semble donc se confirmer, renforçant l’hypothèse de l’existence d’un plancher et d’un accès au niveau de l’étage du bâtiment. Le mobilier céramique retrouvé dans ces niveaux est similaire à celui mis au jour lors de la campagne précédente. Les éléments attribués à l’antiquité tardive, toujours quantitativement majoritaires, sont mêlés à des céramiques des 9e - 10e siècles, présentes notamment dans le remblai de démolition du bâtiment. La fouille de la dépression située au centre de l’édifice, désignée comme étant les vestiges d’une citerne dans la littérature ancienne, a permis d’établir qu’il s’agissait plus probablement d’un trou de fouille ancienne, probablement creusé au 19e siècle. La nouvelle fenêtre de fouille ouverte dans le secteur 2, à la pointe sud de l’enceinte, a permis de mieux comprendre sa morphologie et d’appréhender les niveaux adjacents. L’épaisseur de la stratigraphie aux abords du mur s’est révélée relativement faible et les niveaux peu structurés. Le substrat rocheux y affleure à une quarantaine de centimètres sous l’humus actuel, et il est seulement recouvert par des niveaux interprétés comme des colluvions, dans lequel on retrouve néanmoins quelques fragments de céramique antique et médiévale. L’enceinte, largement éboulée, se présente le plus souvent sous la forme d’un amas de moellons de taille très variable disposés sans organisation apparente. Les vestiges d’un parement interne sont néanmoins conservés de façon ponctuelle, suggérant que la fortification se présentait initialement sous la forme d’un mur. À la base de ce parement, un amoncèlement de petits moellons et de cailloux calés dans du sable forme une sorte de « talus » qui sert de fondation à la maçonnerie. De la céramique médiévale des 8e – 9e siècles retrouvée dans cette fondation permet désormais de proposer l’hypothèse d’une contemporanéité du mur d’enceinte et du bâtiment sommital. Les indices de datation récoltés lors de cette campagne ne modifient donc pas la chronologie proposée à l’issue de la campagne précédente. Le sommet est occupé aux 3e et 4e siècles de notre ère, mais la nature de cette occupation reste inconnue en l’absence de vestiges structurés attribuables à cette période. La mise en place de la fortification et l’édification du bâtiment fortifié, même s’ils ne sont peut-être pas simultanés, relèveraient de la même phase d’occupation du site, au 8e – 10e siècles.
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Origine Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-04614467 , version 1 (17-06-2024)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04614467 , version 1

Citer

Florent Minot, Élise Arnold, Philippe Elsass, Tristan Martine. Rosheim (67), Purpurkopf, un site de hauteur de l’Antiquité tardive (3e – 4e siècles) et un castrum du Moyen Âge central (9e – 10e siècles). 018282, Archéologie Alsace. 2024. ⟨hal-04614467⟩
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