L'autorité comme base normative de l'organisation - Université de Lille Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2013

L'autorité comme base normative de l'organisation

Résumé

From authority to authorization The authority of established governments has recently been challenged to an extent that is exceptional: the "arab spring," for example, leading to the overthrow or challenge to régimes that have exercised power for decades, in tunisia, libya, egypt, Bahrain, Syria; in europe the populist response to official efforts to buttress the Euro; in America, the "Occupy Wall Street" movement and its numerous look-alikes. in my talk i will explore the meaning of authority, as a communicative phenomenon.authority, as a topic, has seldom been addressed in communication studies, and even when it has the treatment has been by and large superficial. In my talk, therefore, I will first address the question of what authority is, with emphasis on the communicative mechanisms that explain its foundation and modalities. i will argue, in particular, that authority is no more than a surface manifestation of the more important phenomenon of what i call authoring.[1] the word "author," both in French and in english, typically connotes an individual or small group who writes a text that may then become a locus of authority (Hannah arendt, , has elaborated on this interpretation). i will argue for a different reading of authority by treating authoring as a feature of all human communication: it is how people account for what is happening, by narrating it, and thus make sense of their experience, a phenomenon that Karl Weick (1979) termed "enactment." authoring is therefore a continuous, not a sometime event. it is continually generated in the communication activities of all those members who constitute the organization as an entity. To the extent that the authority of a régime is in relative harmony with authoring, as a diffuse phenomenon continually generated in the many conversations of the organization, then there is comparative (if never total) harmony. it is when the gulf between the two widens and becomes intolerable that there is trouble.to the extent that time permits, i will develop a general hypothesis on one source of such a gulf. i will argue that communication technology is one such driver. if authoring is a diffuse phenomenon, part of a process that stabilizes in networks of people who share a world of experience, and soon settle into stable grooves of regular configurations, then changes in communication technology first disrupt those established patterns of interaction, thus stimulating altered and more tenuous configurations of authority. Significant contradictions to the established régime's capacity to deal with these disruptions may appear, and undermine what had previously taken to be the organization's legitimate basis of authority.[1] This refinement turned out to lead to complications in translating from English to French. The word "author," in english, can be used as either noun or verb. as a verb, "to author," may have no explicit subject or object, and thus "authoring" can be treated as an open-ended process. in French, "author" (auteur) is always a noun ("un auteur," "l'auteur"), and automatically implies a correlate "authored," namely a text. How to render "authoring," a process, in French? François Cooren (personal communication) suggests introducing a neologism as a possible solution, "auteurisation," or even better, "processus auteurisant", or "processus d'auteurisation", namely an ongoing and continuous authorship. this distinguishes it from the more usual "autorisation" (or, in English, "authorization," which has a different meaning, in French as well as english).
Ces derniers temps, l'autorité des gouvernements établis a été remise en cause à un niveau sans précédent. ainsi, le " printemps arabe " a mené au renversement ou à la contestation de régimes qui s'étaient maintenus au pouvoir pendant des décennies en tunisie, en lybie, en Égypte, au Bahreïn ou en Syrie. en europe, pensons à la réponse populaire aux efforts officiels de renforcement de l'euro. En Amérique, la contestation est venue du mouvement " occupy Wall Street " et de ses nombreux émules. Dans ma présentation, je discuterai du sens de l'autorité, en tant que phénomène normatif et communicationnel.le thème de l'autorité a rarement été abordé dans les études en communication et, dans les cas où il l'a été, son traitement a été surtout superficiel. C'est pour cela que je commencerai par discuter de ce qu'est l'autorité, avec une insistance sur les mécanismes communicationnels qui en expliquent les fondements et les modalités. Je proposerai, en particulier, que l'autorité est la manifestation de surface d'un phénomène plus important que je nomme, en anglais, authoring, ce que l'on peut traduire, comme me l'a suggéré François Cooren, par auteurisation[1]. le mot " auteur ", tant en français qu'en anglais, connote typiquement un individu ou un petit groupe qui écrit un texte, qui peut alors devenir le lieu de l'autorité (Hannah arendt, 1961, élabore sur cette interprétation). Je mets de l'avant une lecture différente de l'autorité en traitant celle-ci comme une caractéristique de toute communication humaine : il s'agit de la manière dont les gens rendent compte de ce qui se passe, sous forme narrative, et font ainsi sens de leur expérience, un phénomène que Karl Weick (1979) a appelé, en anglais, enactment, à savoir la mise en acte ou la performance. l'auteurisation est ainsi continue et non pas un événement sporadique. elle est continuellement générée dans les activités de communication de tous les membres qui constituent l'organisation comme entité. Dans la mesure où l'autorité d'un régime reste en harmonie avec l'auteurisation, comme phénomène diffus continuellement généré dans les conversations multiples de l'organisation, alors il existe une harmonie relative (sinon totale). C'est lorsque le ravin entre les deux s'élargit et devient intolérable que nait le trouble.Dans la mesure où le temps le permettra, je développerai une hypothèse générale quant à une source possible d'un tel écart. Ma proposition est que les technologies de communication peuvent en être l'un des moteurs. Si l'auteurisation est un phénomène diffus, faisant partie d'un processus qui se stabilise dans des réseaux de gens partageant un monde d'expérience et s'installant dans les routines des assemblages réguliers, alors les changements dans les technologies de communication perturbent ces schèmes d'interaction établis, mettant ainsi en branle de nouvelles et précaires configurations d'autorité. La capacité du régime à faire face à des perturbations peut être sévèrement contrariée, minant ce qui auparavant semblait être la base légitime de l'autorité organisationnelle.[1] Il s'avère que ce raffinement conceptuel mène à des difficultés de traduction. Le mot anglais " author " peut être utilisé à la fois comme nom et verbe. en tant que verbe, " to author " peut se passer de sujet ou d'objet explicites, et ainsi l'" authoring " peut être considéré comme un processus ouvert. en français, l'" auteur " est toujours un nom et implique nécessairement l'objet du travail de ce dernier, à savoir le texte. Comment parler de l'" authoring ", comme processus, en français ? François Cooren (communication personnelle) propose l'introduction d'un néologisme, " auteurisation " ou " processus d'auteurisation ", à savoir l'action en cours et continue de l'auteur. Cela permet la distinction par rapport à l'" autorisation ", plus usitée mais déjà chargée d'un sens différent, tant en français qu'en anglais
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Origine : Accord explicite pour ce dépôt

Dates et versions

hal-00835844 , version 1 (19-06-2013)
hal-00835844 , version 2 (22-07-2013)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00835844 , version 1

Citer

James R. Taylor. L'autorité comme base normative de l'organisation. Communiquer dans un monde de normes. L'information et la communication dans les enjeux contemporains de la " mondialisation "., Mar 2012, France. pp.178. ⟨hal-00835844v1⟩
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