Depuis les années 70, les travaux sur la famille témoignent d’une évolution paradoxale, entre permanence et renouvellement. Tantôt la famille contemporaine est devenue « incertaine », faite de choix et de décisions individuels, marquée par la privatisation des liens et par la recherche des affinités électives dans une logique de construction identitaire. Tantôt l’affaiblissement des normes qui régulent la famille est nuancé au profit de la diversité des ajustements familiaux. Au sein de la famille, se jouent les frontières entre les espaces collectifs propres à la vie familiale et des espaces de liberté individuelle. Entre obligations morales et fidélité à soi, chaque protagoniste éprouve la difficulté de trouver la « bonne distance ». En prenant appui sur les définitions multiples de l’infidélité au sein des couples, nous proposons de plonger dans les pratiques de flirts électroniques, et plus si affinités, de personnes mariées ou vivant maritalement. Quatre types de relations intimes se dessinent par la médiation électronique : ils dépendent à la fois de l’évolution des formes de médiation (de l’espace numérique à la rencontre en face-à-face), du rapport à l’autre et de la nature des échanges (instrumentalisation vs personnalisation) et de l'économie morale du couple. Quel rôle jouent les outils de communication pour surmonter les défis, les incertitudes et les tensions qui « travaillent » l’individu contemporain au sein du couple ?