Les lois du genre: les espaces sociaux et le(s) sexe(s) - Université de Lille
Chapitre D'ouvrage Année : 2017

Les lois du genre: les espaces sociaux et le(s) sexe(s)

Résumé

Article publié dans : C. Batsch et F. Saquer-Sabin, Les espaces sexués, Topographie des genres dans les espaces imaginaires et symboliques, Zürich : LIT, 2017 Je plaide pour qu'un nouveau regard sur le monde permette la reconnaissance, et la représentation, de ce que les sexes font l'histoire, et de ce que l'histoire est sexuée. Geneviève Fraisse, Les excès du genre, 2014 Les espaces sociaux, que l'on peut diviser, pour la commodité de l'exposé, en deux grandes catégories, à savoir l'espace public et l'espace privé, sont traversés par tout un ensemble de symbolisations genrées dont l'objectif est de produire, quelle que soit l'aire géographique et culturelle de l'organisation sociale considérée, de la différence entre les sexes 2 , une différenciation bi-catégorique entre hommes et femmes qui s'accompagne toujours d'une hiérarchisation en faveur des premiers. Même si la dissymétrie sociale entre les assignations locatives des femmes et des hommes tend à s'estomper de nos jours, l'espace privé (ou 1 J'emprunte ce titre à l'excellent livre de Laure Murat, La loi du genre, Une histoire culturelle du « troisième sexe », Paris, Fayard, 2006. 2 J'entends par « genre » ou « système de genre » la structuration sociale qui consiste, d'une part, à assigner le masculin aux hommes et le féminin aux femmes, et d'autre part, à construire, à hiérarchiser et à organiser dans la pratique sociale, non seulement cette bi-catégorisation mais aussi les orientations sexuelles des sujets (hétérosexuel, homosexuel, bisexuel, etc.) dont les modèles valorisés sont les associations homme-masculin-hétérosexuel et femme-féminine-hétérosexuelle. La notion de « sexe » a une double signification. Elle traduit, d'abord, la bipartition des êtres humains à partir de leur anatomie génitale (mâle/ femelle ou homme/femme). Ensuite elle signifie la sexualité ou la relation de plaisir physique que le sujet établit avec son propre corps ou en interaction avec d'autres corps. La différenciation épistémologique entre genre et sexe, que l'on doit aux analyses féministes des années 1970, a permis divers modes de conceptualisation du rapport entre sexe et genre. Par exemple, Nicole-Claude Mathieu établit trois modes : 1) identité « sexuelle », « basée sur une conscience individualiste du sexe. Correspondance entre sexe et genre : le genre traduit le sexe », 2) Identité « sexuée », « basée sur une conscience de groupe. Correspondance analogique entre sexe et genre : le genre symbolise le sexe (et inversement) », 3) Identité « de sexe », « basée sur une conscience de classe. Correspondance socio-logique entre sexe et genre : le genre construit le sexe ». (1991, p. 231).
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  • HAL Id : hal-01665501 , version 1

Citer

Antoine Rodriguez. Les lois du genre: les espaces sociaux et le(s) sexe(s). Christophe Batsch (Dir.); Françoise Saquer-Sabin (Dir.). Les espaces sexués, Topographie des genres dans les espaces imaginaires et symboliques, Lit Verlag, 2017. ⟨hal-01665501⟩
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