L’échange Histoire moderne/sociologie politique : l’exemple des relations centre-périphéries
Résumé
Maüe-Laure LEGAY Cette contribution part d'une recherche historique sur les États provinciaux dans la construction de l'État moderne en France aux X\{I' et XVIII' siècles 1. Après avoir mis en avant les principaux résultats de cette étude, elle s'attache à présenter I'intérêt d'un échange interdisciplinaire entre l'histoire moderne, époque à laquelle la potestas s'incàrne définitivement dans l'État, et la sociologie politique. Deux enjeux heuristiques majeurs sont en cause. D'une part, cet échange interroge la réalité de la représentation politique inter-médiaire (entre le local et le n national ,) et la nature de l'investissement, ou de l'en-gagement des représentants (de la province, de la région). Sous l'Ancien Régime, les représentants de la province sont fondés en droit, par les franchises, les constitutions particulières du n pays » primitif, à exercer le pouvoir intermédiaire. Inscrit dans les chaftes, ce demier peut être un pouvoir législadf attentatoire à la cohésion nationale portée par le droit royal. Délégué par le monarque, il peut au contraire s'associer pleinement à l'exécution des directives centrales. Les stratégies de positionnement des élites locales vis-à-vis des directives centrales varièrent surtout en fonction des enjeux que soulevait chaque négociation. Plusieurs stratégies pouvaient être menées parallèlement, d'autant plus que les représentants des assemblées provin-ciales présentaient une grande diversité (membres isolés du clergé, représentants de communautés religieuses, seigneurs, engagés ou non dans un réseau de clientèle,