« Dire la maladie, se dire malade. Du diagnostic à l’épreuve de soi »
Résumé
Dans le cadre de cet article, je souhaite interroger la maladie comme expérience biographique et faire ressortir notamment cette dimension d’épreuve que recèle la maladie pour celui qui la vit, dans son corps et dans sa pensée. Et je voudrais provoquer cette interrogation à partir d’un autre versant de la maladie, celui du diagnostic qui, sans déclencher bien sûr la maladie, lui donne pourtant une certaine réalité. Cette réalité est d’abord une réalité discursive, puisque la maladie vient se transcrire dans les termes
d’un énoncé scientifique qui exprime à partir du recueil de symptômes la caractérisation nosologique d’une pathologie avérée. Il ne s’agit pourtant pas seulement d’opposer, en les isolant l’un de l’autre, deux points de vue, deux discours sur la maladie: le discours
scientifique, clinique et objectif du médecin et le discours subjectif, vécu du malade, lié à son expérience intime. Je souhaite plutôt me pencher sur la manière dont ces deux perspectives discursives s’articulent l’un à l’autre ou justement peinent à s’articuler dans la trame d’un récit commun, d’une «relation» qui implique une écoute et une entente.