Conscience des déficits: Vulnérabilité perçue par les patients, les soignants et les aidants
Résumé
La maladie d’Alzheimer est une source de fragilisation à de nombreux niveaux: affectifs, cognitifs et comportementaux. Il est important que le patient, mais aussi son environnement familial et médico-social, soient capables d’apprécier justement l’étendue de cette fragilisation pour aménager de façon optimale le quotidien. Pour étudier ce phénomène auprès d’aidants et de soignants, la présente étude utilise un paradigme d’évaluation des déficits cognitifs (Antoine et coll. Evaluation neuropsychologique de l’anosognosie dans la démence de type Alzheimer. In L’Année Gérontologique 2002). Vingt-sept dyades ont participé à l’étude (12 dyades patient/aidant et 15 dyades patient/soignant). De façon constante, les patients, comme les aidants et les soignants, sous-évaluent l’étendue des déficits cognitifs. De plus, concernant les aidants, cette sous-évaluation n’est pas associée à l’intensité du fardeau, contrairement aux résultats rapportés dans la térature. Ces résultats originaux sont discutés en termes de perspectives de recherche ainsi que sur le plan des interventions éducationnelles et de la formation permettant de sensibiliser l’environnement à l’appréciation du niveau de fragilité des patients.