L’activité électrodermale dans l’étude de la cognition
Résumé
L’activité électrodermale (AED) correspond à des variations électriques de la peau associées au fonctionnement des glandes sudoripares. Celles-ci, sous le contrôle du système nerveux sympathique, sont activées par les décharges nerveuses d’origine centrale. De ce fait, l’AED est un bon indicateur neurovégétatif des activations cérébrales qui sous-tendent différents états cognitifs. Cette activité peut être enregistrée chez l’humain et chez l’animal, par l’intermédiaire d’électrodes en contact avec la peau des surfaces palmaires et plantaires.
Les études chez l’humain ont démontré que l’AED était sensible aux stimulations ayant une signification pour l’individu. Ces stimuli se rapportent habituellement aux domaines affectif, attentionnel ou de nouveauté. Les données obtenues chez l’animal ont beaucoup contribué à déterminer les structures nerveuses et les facteurs cutanés impliqués dans la genèse et la modulation des réponses électrodermales (RED). Un siècle après les premiers enregistrements, l’AED demeure l’un des indices neurovégétatifs les plus utilisés en psychologie, en neuropsychologie et en neurosciences.
Ainsi, l’AED est devenue un outil précieux dans l’exploration de problématiques aussi diverses que la prise de décision, la charge mentale, la spécialisation hémisphérique, la préparation à l’action, les variations de vigilance et les émotions.
Dans ce chapitre, nous présenterons d’abord l’émergence et l’évolution de l’AED, puis nous aborderons ses bases physiologiques et les conditions d’enregistrement, avant d’illustrer son utilisation dans le domaine de la cognition et de l’émotion…