La responsabilité sociale des entreprises dans l’industrie chinoise : une recomposition de la relation salariale ? - Université de Lille Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue de la régulation. Capitalisme, institutions, pouvoirs Année : 2014

La responsabilité sociale des entreprises dans l’industrie chinoise : une recomposition de la relation salariale ?

Résumé

This article offers an analysis of the movement of Corporate Social Responsibility (CSR) related to the transformations of the wage relationship in the Chinese industry. While important regulations supposed to organise the use of labour have been enacted since the 1990s, the weak collective rights granted to workers limit the possibility of compliance with the regulations. In this context of institutional blockage, the CSR movement can be interpreted as an attempt to develop a level of intermediate rules, from the company level. But so far, the private rules promoted by Multinational Corporations (MNCs) have been largely disconnected from the actors’ practices and do not contribute significantly to the stabilisation of the wage relationship. Based on a fieldwork, we show that the apparition of new actors in the field of CSR could herald a change in this movement. For instance, a procedural approach could be better assimilated by Chinese factories. Besides a compliance approach based on codes of conducts, some programs relying on experts or promoting workers’ participation are being developed. Eventually, the future of the role of CSR in the organization of the wage relationship remains open.
Cet article propose une analyse du mouvement de responsabilité sociale des entreprises (RSE) au regard des changements ayant affecté la relation salariale dans l’industrie chinoise. Alors que d’importantes lois censées régir l’usage du travail ont été promulguées depuis les années 1990, la faiblesse des droits collectifs octroyés aux travailleurs se pose toujours en obstacle au respect des réglementations en vigueur. Dans ce contexte de blocage institutionnel, le mouvement de RSE peut s’interpréter comme une tentative d’élaboration d’un niveau de règles intermédiaires, depuis l’entreprise. Mais dans leur grande majorité, les règles privées promues par les firmes multinationales (FMN) sont largement déconnectées de la pratique des acteurs et ne contribuent pas significativement à la stabilisation des règles encadrant la relation salariale. À partir d’un travail d’enquête, nous montrons que l’émergence de nouveaux acteurs dans le champ de la RSE pourrait annoncer un renouvellement de ce mouvement. À côté de l’approche basée sur les codes de conduite, apparaissent des dispositifs basés sur l’« expertise » ou promouvant la participation des travailleurs. En définitive, l’avenir de la place de la RSE dans la configuration de la relation salariale reste ouvert.

Dates et versions

hal-02547653 , version 1 (20-04-2020)

Identifiants

Citer

Clément Séhier. La responsabilité sociale des entreprises dans l’industrie chinoise : une recomposition de la relation salariale ?. Revue de la régulation. Capitalisme, institutions, pouvoirs, 2014, Revue de la régulation, ⟨10.4000/regulation.10738⟩. ⟨hal-02547653⟩

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