La mobilisation des mouvements de justice environnementale souligne l’importance d’intégrer l’environnement au sein des règles de la coopération sociale. Mais l’équation est-elle soluble dans la justice distributive telle qu’elle est pensée aujourd’hui ? Le contexte écologique interroge cette perspective. Il introduit la réalité d’une finitude et d’une interdépendance qui tend à contrarier certains fondements éthiques des théories classiques de la justice. Comment alors considérer les termes de la justice sociale dans un monde fini ? Étudier la convergence entre la durabilité environnementale et la justice sociale conduit à émettre l’hypothèse d’une justice élargie aux écosystèmes – c’est-à-dire une coopération écologique entre les milieux humains et avec les milieux naturels – et d’en déduire les implications politiques pour le régime démocratique.