La représentation comme performance. Le travail d’incarnation des classes populaires au sein d’organisations communautaires à Los Angeles
Résumé
La représentation descriptive a souvent été conceptualisée comme relevant de l’alternative entre politique des idées et politique de la présence. Cet article avance que la légitimité des pratiques de représentation de groupes historiquement marginalisés requiert surtout une performance interactionnelle de la part des représentants, qui doivent incarner le groupe par leurs pratiques, ce qui se traduit par une série d’épreuves publiques. Cette approche dramaturgique est explorée à partir de l’étude d’organisations communautaires américaines qui prétendent faire parler les classes populaires, et ce faisant, les unifier par-delà les clivages de race et de classe qui les traversent. Appréhender la représentation comme une série d’épreuves permet de la saisir non comme une usurpation unilatérale mais comme un processus interactif et contingent, qui peut s’avérer politiquement inclusif ou excluant.