"Tous pourris !" Formes et significations des gros mots de l’électeur au prisme des bulletins nuls
Résumé
They’re all rotten, swindlers, thieves, … Here are some examples of insults susceptible to be used by the voters followers of the null vote. Moreover, their spoiled
ballots papers still bear the written traces. Although calmed “physically” since
the law of July 29th, 1913, the polling station stays nevertheless, hundred years later, always subject to verbal violence in writing. However, formulated in the
secret of the polling booth, the insults – in the same way as spoilt papers are put
aside in the vote count – never touch directly the offended. Unable to reach the
targeted candidates, they content with touching, at best, the people responsible
for the counting of votes and become then, especially, so many “messages in
bottles” without weight and unimportant. The hypothesis that this article aims
to analyse is that by the intervention of the insult, the voter would commit a
shape of repossession of his act of voting. Indeed, having difficulty in seeing the
influence of it on the results of the election and in swearing allegiance in electoral standards which they consider preferable to by-pass, the voter would use
this shape of transgression due to the capacity of this one to be able to invert the
balance of power. Of the position of dominated in the relation between Government and citizens, the offensive voter would pass then – for a brief moment –
in that of the dominant. The approach chosen here is to take as main material of
search the spoiled ballots papers from elections of 2007 (presidential election
and general election), archived by a service of Departmental Archives (approximately 3000 ballots papers).
Tous pourris, escrocs, voleurs,…Voici quelques exemples d’insultes ou d’injures
susceptibles d’être employées par les électeurs adeptes du vote nul. Leurs bulletins annulés en portent, d’ailleurs, encore les traces. Bien que pacifié « physiquement » depuis la loi du 29 Juillet 1913, le bureau de vote n’en reste pas
moins, cent ans plus tard, toujours sujets aux violences verbales actées par
écrit. Pourtant, formulées dans le secret de l’isoloir, les insultes – de la même
manière que les bulletins nuls sont mis à l’écart dans le décompte des voix –
n’atteignent jamais les insultés. Faute d’atteindre les candidats ciblés, elles se
contentent de toucher, au mieux, les personnes responsables du dépouillement et deviennent alors, surtout, autant de bouteilles à la mer sans poids, ni
mesures. L’hypothèse qu’entend traiter cet article est que par l’entremise de
l’insulte, l’électeur engagerait une forme de repossession de son acte de vote.
En effet, peinant à voir l’influence de ce dernier sur le sort de l’élection et à
faire allégeance à des normes électorales qu’il juge préférables de contourner,
l’électeur userait de cette forme de transgression de par la capacité de celle-ci à
pouvoir inverser les rapports de force. De la position de dominé dans la relation Gouvernants/Gouvernés, l’électeur-insultant passerait alors – l’espace
d’un instant – à celle du dominant. Afin d’en rendre compte, la méthode proposée est de prendre comme principal matériau de recherche les bulletins annulés des scrutins de 2007 (présidentielles et législatives), préservés par un
service d’Archives Départementales (environ 3000 bulletins).
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