Les partis ont-ils encore besoin des militants (et si oui desquels ?)
Résumé
Faut-il, un siècle après la conférence de Weber sur la naissance des partis politiques modernes et les formes l’engagement partisan, souscrire au cliché actuel de la disparition du militantisme classique, de la désyndicalisation et du recul des organisations partisanes au profit de coalitions électorales animées par de simples supporteurs, d’entreprises politiques à durée de vie limitée et sans doctrine précise, de Think Tank et de fondations ? Ne doit-on pas au contraire observer le succès de nouvelles formes de mobilisation et d’action et la substitution –lente ou soudaine- de certains modes de construction des causes à d’autres, plus anciens ou plus institutionnalisés, plus encadrés et moins décentralisés ? Comment penser, autrement que sur les modes symétriques de la déploration (« la fin des militants ») ou de l’enchantement, ces nouveaux engagements et ces nouvelles figures militantes ? Et que nous disent ces changements des manières de faire cause et de ce qui fait qu’une cause prend ou ne prend pas.