La nature et le fonctionnement des relations entre comtes et abbayes ne sont pas des données nouvelles au IXe siècle, mais elles se fondent sur des héritages antérieurs, antiques tardifs ou mérovingiens (les fondations privées, la délégation de l’immunité, la rémunération de la fidélité au roi) auxquels la réforme carolingienne a donné une actualité nouvelle. Ce modèle carolingien est à son tour imité et décliné de diverses manières par l’aristocratie locale entre les IXe et XIe siècles, ce qui donne à voir des pratiques très différentes en ce qui concerne le contrôle des territoires, la gestion de la mémoire familiale, l’usage de la prière, le rapport à la règle ou encore la place accordée au genre.