Excluded from inclusion: Building social housing in times of austerity and “social diversity” (Quebec/France)
Les exclus de l'inclusion. Construire du logement social en temps d'austérité et de mixité
Résumé
Over the past decade, in both France and Quebec, the establishment of social housing quotas has become one of the primary instruments used by public authorities to encourage the development of social housing. These quotas are binding in France while only serving as incentives in Quebec, but they proceed from similar rationales, in that they promote social mixing as a goal of public policy and emphasize the “development opportunities” to be provided by private actors amid reduced government spending. Field research conducted in two French metropolitan areas (Nantes and Lille) and one in Quebec (Montréal) suggests that the principle of “social housing quotas” has only been accepted by the mayors of residential municipalities and project developers—its traditional opponents—on the implicit condition that access is restricted to those already living in the municipality (France) or applicants selected by the housing cooperative network (Quebec). In other words, that the most undesirable, stigmatized groups are excluded.
Depuis une dizaine d’années, en France comme au Québec, la fixation de taux minimum de logements sociaux est devenue l’un des outils privilégiés des pouvoirs publics pour favoriser le développement du parc social. Ces taux sont contraignants en France et incitatifs au Québec mais procèdent de logiques semblables, valorisant la mixité sociale comme objectif d’action publique et insistant sur les « opportunités de développement » que fourniraient les opérations privées, dans un contexte de baisse des financements publics. À partir de terrains réalisés dans deux agglomérations françaises (Nantes et Lille) et une agglomération québécoise (Montréal), il apparaît que l’acceptation du principe d’un « taux minimum de logements sociaux » n’a été concédée par les maires des communes résidentielles et par les promoteurs immobiliers, traditionnels opposants, qu’à la condition implicite d’en restreindre l’accès aux habitants issus de la commune (France) ou aux demandeurs sélectionnés par le réseau coopératif (Québec) ; autrement dit, d’en exclure les populations les plus indésirables et stigmatisées.