L'étude présentée s'inscrit dans le programme de l'équipe théodile sur l'apport de la notion de genre comme « outil pertinent pour décrire, comprendre et analyser les fonctionnements disciplinaires (scolaires), les contenus (savoirs et savoir-faire) en tant qu'ils sont objets d'enseignement et d'apprentissage référés à des disciplines » (Reuter Y., 2005) La structuration classique des séances d'EPS consacrées aux jeux sportifs collectifs montre, en général 3 temps nettement différenciés : l'échauffement, le ou les situation(s) d'exercice(s) et enfin le match constituant le moment d'application des connaissances travaillées. Outre le fait qu'il s'agit là d'une présentation « axiomatique » des savoirs (Brousseau 1983), cette organisation temporelle semble correspondre à une « unité de la leçon » caractéristique de la forme scolaire (Arnaud P. 1989). Elle n'est pas sans poser un certain nombre de questions. Le souhait de l'enseignant, lorsqu'il organise un match en fin de séance est de permettre aux élèves de réinvestir le savoir étudié précédemment. La situation de match est alors à la fois situation d'apprentissage, de stabilisation des acquis, et moyen de progresser et d'évaluer l'évolution en cours de jeu. Toutefois, dans l'utilisation des connaissances, l'activité du joueur en match n'est pas identique à celle du joueur en situation d'apprentissage (Grehaigne J.F, Billard M., Laroche J.Y. 1999).On peut se demander si les élèves ne vont pas être confrontés à des conflits « d'exigence ». Les élèves appliquent-ils au cours du match les indications et les savoirs visés par l'enseignant ? Le match peut-il alors constituer un genre didactique ? L'observation de 3 séquences d'exercice, 3 séquences de match montrent que tous les élèves ne réagissent pas de façon identique : certains jouent le jeu sans tenir compte de ce qui a été vu précédemment, alors que d'autres cherchent à mettre en oeuvre le savoir travaillé, au détriment de la logique de jeu (Thépaut 2002). Ces résultats montrent que la notion de genre peut être un outil heuristique pour analyser les fonctionnements disciplinaires. Elle apporte également à la notion de genre un éclairage nouveau. Nous rejoignons alors les analyses de B. Daunay (2005), la notion de genre peut être intéressante pour classer les exercices scolaires, quand elle est mise ne relation avec celle d'activité. Arnaud P., (1989), Contribution à une histoire des disciplines d'enseignement : la mise en forme scolaire de l'éducation physique, Revue Française de Pédagogie n°89, octobre-novembre-décembre, pp. 29-34.