Paris, Berlin : la mémoire de la guerre, 1914-1933 - Université de Lille Accéder directement au contenu
Ouvrages Année : 2010

Paris, Berlin : la mémoire de la guerre, 1914-1933

Résumé

Can we discern a specific memory of the war in Paris and Berlin? The First World War was a profound rupture for all the belligerents. Memory, through its ability to reveal conflicts and establish identities, is a particularly interesting observatory for analysing the effects of this war on societies. Capital cities offer original perspectives for such an analysis: the different scales, those of districts, cities and countries, are more closely intertwined than elsewhere, thus encouraging the crossing of angles of approach. As local prisms of national histories, capital cities also have structural similarities from one country to another which facilitate their confrontation and rapprochement across borders. Paris and Berlin are fully inscribed in their respective national frameworks, while political traditions, inherited social structures, the outcome of the conflict and the legitimacy of the regime in place lead to profoundly divergent national memories on both sides. However, certain convergences are also striking between two cities which, being both capitals and metropolises, are caught between their national and local dimensions and struggle to impose a memorial identity of their own. In the end, it is up to the analysis of local logics of action to overcome the diversity of configurations in order to show how and why certain restricted communities have been more relevant and more effective than the cities themselves in the construction of an urban memory that belongs to Paris and Berlin.
Peut-on discerner à Paris et à Berlin une mémoire spécifique de la guerre ? La Première Guerre mondiale a constitué une profonde rupture pour tous les belligérants. La mémoire, par sa faculté à révéler des conflits et à fonder des identités, est un observatoire particulièrement intéressant pour analyser les effets de cette guerre sur les sociétés. Les capitales offrent pour leur part des perspectives originales à une telle analyse : les différentes échelles, celles des quartiers, des villes et des pays s’y imbriquent plus étroitement qu’ailleurs, encourageant du même coup le croisement des angles d’approche. Prismes locaux des histoires nationales, les capitales présentent aussi d’un pays à l’autre des parentés structurelles qui facilitent leur confrontation et leur rapprochement par-delà les frontières. Paris et Berlin s’inscrivent pleinement dans leur cadre national respectif, alors que les traditions politiques, les structures sociales héritées, l’issue du conflit et la légitimité du régime en place débouchent de part et d’autre sur des mémoires nationales profondément divergentes. Pourtant, certaines convergences sont également frappantes entre deux villes qui, à la fois capitales et métropoles, se trouvent prises entre leurs dimensions nationale et locale et peinent à imposer une identité mémorielle qui leur soit propre. Il revient finale-ment à l’analyse des logiques locales d’action de surmonter la diversité des configurations pour montrer comment et pourquoi certaines communautés restreintes ont été plus pertinentes et plus efficaces que les villes elles-mêmes pour la construction d’une mémoire urbaine qui relève de Paris et de Berlin.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03205147 , version 1 (22-04-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03205147 , version 1

Citer

Elise Julien. Paris, Berlin : la mémoire de la guerre, 1914-1933. Presses universitaires de Rennes (PUR), pp.414, 2010, 978-2-7535-0985-6. ⟨hal-03205147⟩
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