« Les écrivain·e·s nigérian·e·s de la troisième génération et la construction identitaire (Bildung) : panorama du roman nigérian depuis les années 2000 »
Résumé
Depuis le début des années 2000, et l’émergence des écrivain·e·s « de la troisième génération », le Bildungsroman, genre littéraire né en Europe, est constamment réécrit au Nigéria. Des auteurs et autrices aussi prestigieux que Chimamanda Ngozi Adichie ou encore Chris Abani se sont confrontés à la réécriture d’un genre qui narre le développement de « l’innocence à l’expérience », qui permet de mettre en lumière l’odyssée du moi et la construction de la subjectivité dans un contexte non seulement nigérian, mais également diasporique.
Genre de l’émergence de l’individualité, les Bildungsromane écrits par les auteurs et autrices nigérians de la troisième génération se conforment à ces aspects mais acquièrent également une propension plus communautaire et, de façon allégorique, comme l’écrit Mikhaïl Bakhtine, la Bildung individuelle se fait en parallèle de la Bildung de la nation. Le Bildungsroman semble également être utilisé par les auteurs et les autrices nigérians dans un contexte diasporique afin de mettre en lumière l’impossibilité d’un moi unifié ; certains de ces ouvrages peuvent alors également être lus comme des Künstlerromane.