«A Mão do Finado, d’Alfredo Possolo Hogan ou le roman populaire en tant que support matériel de l'influence culturelle française dans le romantisme portugais»
Résumé
Dans cet article nous analysons la façon dont Alfredo Possolo Hogan, profitant du succès de Dumas, créa A Mão do Finado, continuation apocryphe du Comte de Monte-Cristo. D’une manière plus générale, notre étude cherchera à démontrer la façon dont, grâce au roman populaire, la France renforça son influence culturelle et linguistique au Portugal. En effet, ce nouveau genre littéraire est bien plus qu’une simple occasion d’amusement et d’évasion pour les masses lectrices: d’un côté, il contribue à faire évoluer les valeurs axiologiques et littéraires dominantes au Portugal à cette époque, ainsi que la conception même d’écrivain; de l’autre, il agit sur la langue portugaise, qui subit des interférences avec le français. D’où les protestations véhémentes des mentors du Romantisme portugais contre la traduction massive de romans populaires français, accusés de corrompre à la fois l’idiome, la poétique et les mœurs nationaux ; des protestations qui cachent aussi l’envie de perpétuer un certain statu quo esthétique et idéologique.