Sport(s) et social (dossier)
Résumé
Les activités physiques et sportives occupent sans conteste une place majeure dans les sociétés modernes. Pour autant, les enjeux sociaux et politiques qui les entourent demeurent cependant mal perçus par bon nombre de nos concitoyens. Tantôt parées de toutes les vertus en termes de santé, de cohésion sociale ou d’éducation ou tantôt dénoncées pour les dérives qui les affectent − argent, dopage, discriminations, etc. −, les différentes pratiques sportives composent un ensemble hétérogène qui mérite un examen attentif. Et ce, d’autant que les pouvoirs publics comme les professionnels de l’intervention sociale et médico-sociale semblent décidés à leur accorder une place croissante dans leurs actions, alors que les médias tendent à réduire le sport aux seules dimensions spectaculaire et marchande.
Ce numéro propose ainsi un état des lieux des enjeux qui traversent les activités physiques et sportives dans la société française contemporaine, en proposant d’abord un constat des inégalités en termes de pratiques et d’équipement, et des politiques qui ont été mises en oeuvre jusqu’à aujourd’hui pour tenter de les corriger et d’affermir ainsi le lien social (première partie). De même que le sport n’exerce pas inconditionnellement une influence positive sur la santé ou la cohésion sociale, il n’est pas intrinsèquement un outil éducatif. Il importe de s’interroger sur la manière de le rendre tel, alors même que la question des rythmes de l’enfant est posée avec acuité (deuxième partie). En matière de discriminations, la contribution du sport est aussi ambiguë pouvant tout autant contribuer à renforcer certaines inégalités socialement construites, que lutter contre des représentations stéréotypées. Là encore, tout dépend de la manière dont on l’organise (troisième partie).