Que deviennent les référents « radicalisation » ? Une étude des référents laïcité citoyenneté de la Protection judiciaire de la jeunesse - Université de Lille Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Sociologie Année : 2021

Que deviennent les référents « radicalisation » ? Une étude des référents laïcité citoyenneté de la Protection judiciaire de la jeunesse

Résumé

Following numerous terror attacks in France from 2015 onwards, successive governments have advocated for the creation of “radicalization officers”. These functionaries have been put in place in an increasing number of public administrations throughout France. By studying the case of the “Laicity & Citizenship officers” of the Youth Judicial Protection Service (PJJ), the aim of this article is to examine how individuals have come to navigate the role of being a “radicalisation officer”. Firstly, this paper will seek to show that the context in which these positions were created, the background of the individuals hired as “radicalisation officers”, as well as their position within the administration, can all contribute to the difficulties and tensions which these civil servants must face in the course of their work. Isolated, lacking legitimacy, without a shared expertise and obliged to produce data on radicalisation, these officers find the task of fulfilling their roles deeply taxing. Within this challenging context, this article seeks to show the divergent strategies these agents deploy in the face of the degradation of their overall mission. Drawing on the categories developed by Albert Hirschman, this paper will seek to show that whilst some raise their voice, others prefer to exit, although those radicalisation offers who remain in place tend to stay loyal to their respective local administrations even if they develop a certain weariness.
Depuis la série d’attaques terroristes survenues en France en 2015, les gouvernements successifs ont appelé à la création de « référents radicalisation », ce type de poste s’étant développé dans un nombre croissant d’administrations sur tout le territoire national. À travers l’étude du cas des référents laïcité citoyenneté de la Protection judiciaire de la jeunesse, l’objectif de cet article est de questionner comment ces postes sont investis plusieurs années après leur création. On montrera d’abord que le contexte de création de ce type de poste, les profils des agents recrutés et les modalités d’implantation dans l’administration qui sont les leurs contribuent à produire nombre des tensions vécues par ces agents. Isolés, en déficit de légitimité, sans expertise partagée et amenés à produire les chiffres de la radicalisation, ces référents expérimentent parfois durement leurs missions. Dans ce contexte difficile, on présentera enfin les ressorts déployés par ces agents face à une dévalorisation de leurs missions, en reprenant pour cela les catégories développées par Albert Hirschman : si certains prennent la parole (voice), d’autres partent (exit), tandis que les derniers, parfois de guerre lasse, restent loyaux à l’administration (loyalty).
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03937267 , version 1 (13-01-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03937267 , version 1

Citer

Clement Beunas. Que deviennent les référents « radicalisation » ? Une étude des référents laïcité citoyenneté de la Protection judiciaire de la jeunesse. Sociologie, 2021, Sociologie, 12 (4), pp.371-387. ⟨hal-03937267⟩

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CNRS UNIV-LILLE
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