The mistrust of development in coca-growing regions in Peru: The valley of the rivers Apurimac, Ene and Mantaro
Résumé
Since the 1970s, drug-producing regions have been the target of ‘alternative development' policies. These policies aim to provide alternative crops to illegal coca, poppy, and marijuana growers, but also to initiate a greater development process in the regions concerned. The redefinition of these policies in international arenas has been widely studied, but little is known about the representations that farmers have of these policies in the production regions. This contribution proposes to overcome these limitations by examining more directly the effects of these policies at the subnational level. To this end, the case of the Valley of the Apurimac, Ene and Mantaro Rivers (VRAEM), Peru’s main illegal coca-producing region and a post-conflict area, is analyzed. Despite an apparent consensus on development at the subnational level, tensions remain around these policies and their administration and occasionally arise between the Peruvian state and social organizations. This article shows that the implementation of development policies generates mistrust among farmers due to the ambiguity of the future of crops and the uncertainty of the benefits derived from development programs. The distrust is mainly directed at the agents in charge of implementing the programs and the leaders of social organizations who act as intermediaries. Because these policies largely exclude collective actors, they undermine trust in political representation and the Peruvian state in a region still weakened by the post-conflict context.
Depuis les années 1970, les régions productrices de drogue sont la cible de politiques de "développement alternatif". Ces politiques visent à fournir des cultures alternatives aux producteurs illégaux de coca, de pavot et de cannabis, mais également à amorcer un processus de développement plus important dans les régions concernées. La redéfinition de ces politiques dans les arènes internationales a été largement étudiée, mais on sait peu de choses sur les représentations que les agriculteurs ont de ces politiques dans les régions de production. Cette contribution propose de dépasser ces limites en examinant plus directement les effets de ces politiques au niveau infranational. A cette fin, le cas de la Vallée des fleuves Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM), principale région productrice de coca illégale du Pérou et zone de post conflit, est analysé. Malgré un consensus apparent sur le développement au niveau infranational, des tensions subsistent autour de ces politiques et de leur administration et surviennent parfois entre l'État péruvien et les organisations sociales. Cet article montre que la mise en œuvre des politiques de développement suscite la méfiance des agriculteurs en raison de l'ambigüité de l'avenir des cultures et de l'incertitude des bénéfices tirés des programmes de développement. La méfiance est principalement dirigée vers les agents chargés de la mise en œuvre des programmes et les dirigeants des organisations sociales qui servent d'intermédiaires. Parce que ces politiques excluent largement les acteurs collectifs, elles sapent la confiance dans la représentation politique et l'État péruvien dans une région encore fragilisée par le contexte post-conflit.
Domaines
Science politiqueOrigine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
---|