‘‘The Lille university explosion’’. Students in the public faculties and universities of Lille (19th Century-early 21st Century)
« L’explosion universitaire lilloise ». Les étudiant-e-s dans les facultés et les universités publiques de Lille (XIXe siècle-début du XXIe siècle)
Résumé
Over the long period from 1854 to 2021, the University of Lille underwent a real revolution in its numbers, especially after 1955, which led to a transformation from an elitist institution to a university for the masses. This contribution outlines the main phases of this revolution. It should be noted that the 633 students of 1870-1871 were 1700 in 1912-1913, 7 173 in 1954-1955, but 30 016 in 1969-1970 and 73 992 in 2020-2021. This massification was also a democratisation which gradually allowed sons and daughters from less privileged social backgrounds than before to enroll and succeed at university, the creation and multiplication of scholarships being a clear sign of this opening up, even if there were some limits to this trend. This massification was also a feminisation with a gradual entry of women – that would become dominant – in the workforce of the University of Lille. The number of women in the University of Lille rose from 9,8 % in 1913 to 26,8 % in 1938 and 37,7 % in 1963-1964. Today, 68,7 % of the students at the University of Lille are women, even though there are still inequalities between disciplines. These developments require fundamental spatial readjustments, which are at the origin of peri-urban campuses that are gradually moving away from the old Latin Quarter of Lille.
Sur la longue durée des années 1854-2021, le monde universitaire lillois connaît une véritable révolution du nombre, surtout après 1955, qui le transforme d’une institution élitiste à une université de masse. Cette contribution en dégage les principales phases. Notons que les 633 étudiants de 1870-1871 sont 1 700 en 1912-1913, 7173 en 1954-1955 mais 30 016 en 1969-1970 et 73 992 en 2020-2021. Cette massification est également une démocratisation qui permet progressivement, à des fils et à des filles de milieux sociaux moins privilégiés qu’autrefois de s’inscrire et de réussir à l’Université, la création et la multiplication des bourses étant un signe évident de cette ouverture, même s’il existe d’évidentes limites à cette démocratisation. Cette massification est aussi une féminisation avec une entrée progressive des femmes qui deviendront ensuite majoritaires dans les effectifs de l’université lilloise. On passe de 9,8 % de femmes dans les effectifs de l’Université de Lille en 1913 à 26,8 % en 1938 puis à 37,7 % en 1963-1964. L’Université de Lille d’aujourd’hui est féminisée, dans son public étudiant, à 68,7 %, même s’il existe encore des inégalités selon les filières et les disciplines. Ces évolutions exigent des réajustements spatiaux fondamentaux qui sont à l’origine de campus péri-urbains qui font progressivement quitter l’ancien quartier latin lillois.