Le Service National Universel (SNU) est une mesure du programme du Président de la République Française, Emmanuel Macron, élu en 2017. Il a été lancé en juin 2019 à titre expérimental dans treize départements et auprès de 2000 jeunes volontaires. Il est appelé à se généraliser au cours des années à venir de telle sorte que l’ensemble des garçons et des filles d’une classe d’âge l’effectue à partir de 2023. Ce nouveau dispositif pour la jeunesse vise à se détacher du service militaire (même s’il en reprend certaines pratiques et symboles) et à contribuer à faire « France », par la mixité sociale et par des formations au service de l’intérêt général. Mais ce dispositif n’est pas neutre et réinterroge les politiques publiques et les modes de socialisation développés par l’Etat. Dans la société contemporaine de 2020, dans un pays comme la France, est-il « moral » d’ériger en norme collective et sociale ce rite de passage qui deviendrait obligatoire pour la jeunesse ? Comment les jeunes perçoivent-ils cette volonté de contrainte individuelle pour répondre à des objectifs politiques et sociaux collectifs ? En cela, le SNU est un objet de réflexion riche d’un point de vue sociologique. Dans cette communication, pour analyser ce projet en cours de développement, nous appuierons notre propos sur les données rendues publiques par l’INJEP (en charge de l’évaluation) et sur les éléments de communication des pouvoirs publics comme des associations de jeunes.