Jusqu’où et pour quoi s’immerger ? Rôle de la subjectivité dans l’enquête anthropologique sur la politique
Résumé
Au-delà de l’indispensable réflexivité que tout chercheur impliqué dans une observation participante se doit de mettre en œuvre, peut-on simultanément mener une enquête anthropologique sur la politique et s’engager de manière militante aux fins même de faire évoluer la situation qu’on étudie ? Réciproquement, une enquête politique et militante peut-elle immédiatement être reversée dans le champ de la connaissance anthropologique ? En d’autres termes, jusqu’où et pour quoi s’immerger, s’il s’agit d’étudier des configurations politiques dont on est soi-même (potentiellement) partisan ? Comment objectiver, dans ce cas, à défaut de pouvoir la contrôler, la subjectivité du chercheur dans la démarche d’enquête ? Par subjectivité on entendra, de manière volontairement polysémique : à la fois les caractéristiques de la personne du chercheur ; ses affects ; ses engagements et convictions, plus ou moins conscientes, assumées ou revendiquées en accord ou en écart avec les configurations sociales et politiques étudiées ; ce qu’il fait de tout cela aux fins de l’enquête.