Enseignement du dessin et perspectives transnationales : réflexions à partir du cas de Jean-Baptiste Descamps (1715-1791)
Résumé
Dès 1940, l’ouvrage fondamental de Pevsner sur les académies d’art a montré le lien entre la multiplication des écoles de dessin et l’essor des manufactures durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. On propose ici de prolonger la réflexion de l’auteur allemand sur les rapports entre l’artiste et la société en développant la recherche sur les principaux acteurs de l’enseignement, et plus particulièrement sur leurs circulations, leurs réseaux et leurs écrits. L’exemple concret de Jean-Baptiste Descamps (1715-1791) sert de fil conducteur car l’École de dessin qu’il a fondée à Rouen en 1740 est devenue un modèle à imiter dans un grand nombre de villes manufacturières françaises à partir de 1750. Il s’agit de montrer que la diversité de l’apprentissage proposé par Descamps a une double origine qui, dans son cas, ne relève pas du contexte français, mais de sa formation en Flandre. La réussite de Descamps invite par conséquent à envisager la recherche en histoire de l’art dans une perspective transfrontalière et non plus strictement nationale.