Ville tentaculaire, ville délétère : le refus de l'urbanisation et de ses nuisances à Lille et à Roubaix, années 1830 – années 1870
Résumé
The North of France is a department where hostility to the city has found a particularly favourable breeding ground: throughout the 19th century, its population grew faster than the French population as a whole, and this growth benefited the towns. Two towns stand out: Lille, "the capital of Flanders", and Roubaix, which soon became a French "Manchester", the heart of the country's textile industry. From the 1830s onwards, these two cities saw an increasing number of condemnations of urban ills. In this paper, we aim to provide an overview of the various forms of 'urbaphobia' that these nuisances engendered up until the 1870s, the decade from which Lille and Roubaix definitively acquired their physiognomy as major industrial cities.
Le Nord de la France est un département où l’hostilité à la ville a trouvé un terreau particulièrement favorable : tout au long du XIXe siècle, sa population croît plus vite que l’ensemble de la population française, et cette croissance bénéficie aux villes. Deux villes se distinguent : Lille, « la capitale des Flandres », et Roubaix, qui devient bientôt un « Manchester » français, le cœur de l’industrie textile du pays. À partir des années 1830, les condamnations des maux urbains se multiplient dans ces deux cités. Dans cette communication, nous voulons donner un aperçu des différentes formes d’« urbaphobies » que ces nuisances ont engendrées jusqu’aux années 1870, décennie à partir de laquelle Lille et Roubaix ont définitivement acquis leur physionomie de grande ville industrielle.