Henry VII Tudor et les infantes d’Aragon-Castille : les multiples ressorts de la promesse d’alliance dynastique
Résumé
After the death of his first wife, Henry VII Tudor negotiated a possible marriage with Margaret of Austria, daughter of Emperor Maximilian, Dowager Duchess of Savoy and Infanta of Spain by title. At the same time as these lengthy negotiations with the Habsburg princess, in 1507 the King of England turned his attention to the kingdom of Castile, and in particular to its Queen, Joanna I, who was also the heiress to the crown of Aragon. He knew how to put aside his enmities to address princes and princesses with whom diplomatic exchanges were nevertheless under strain. It has to be said that the strategy of dynastic alliance had already borne fruit, since his marriage to Elizabeth of York had enabled him to legitimise his ascension to the throne of England, despite his criticised ancestry. Henry VII's interest in the infantas of Castile and Aragon is best known through his relationship with his twice-daughter-in-law, Catherine of Aragon. The marriages he negotiated at the end of his reign are less taken into account in understanding his diplomatic strategies. Left aside by historiography when it comes to understanding matrimonial policy, what do these latest attempts at dynastic alliances tell us about the place of the Infantas of Spain on the European matrimonial scene?
Suite au décès de sa première femme, Henry VII Tudor négocie un possible mariage avec Marguerite d’Autriche, fille de l’empereur Maximilien, duchesse douairière de Savoie et infante d’Espagne, par titre. En même temps que ces longues négociations avec la princesse habsbourgeoise, en 1507, le roi d’Angleterre se tourne vers le royaume de Castille, notamment vers sa reine, également héritière de la couronne d’Aragon : Jeanne Ière. Il sait mettre de côté ses inimités pour s’adresser à des princes et des princesses avec lesquels les échanges diplomatiques sont pourtant sous tension. Il faut dire que la stratégie de l’alliance dynastique a déjà donné ses fruits, puisque son mariage avec Elizabeth d’York lui avait permis de nourrir un discours légitimant son ascension sur le trône d’Angleterre, malgré son ascendance critiquée. Cet intérêt d’Henri VII pour les infantes de Castille et d’Aragon est davantage connu par son lien avec sa doublement belle-fille : Catherine d’Aragon. Les mariages qu’il négocie durant la fin de son règne sont moins pris en compte dans la compréhension de ses stratégies diplomatiques. Laissé de côté par l’historiographie à l’heure de comprendre la politique matrimoniale, que nous disent ces dernières tentatives d’alliances dynastiques à propos de la place des infantes d’Espagne sur la scène matrimoniale européenne ?