Les angles morts des modèles socio-économiques des associations
Résumé
With this contribution on "the blind spots of associative economic models", we propose a critical analysis of the dominant simplifying reading grids of the socio-economic models of associations, with emphasis on the economistic and optimistic perspective that these grids presuppose, as well as on the managerial devices-tools that associations are supposed to equip themselves with. Our aim is to highlight the unthinking aspects of these rationalist corpuses, which focus on managerial logics and the monetarized economic values of associations. This deconstruction approach leads us to address the associative fact through the valuation, in the sense given to it by J. Dewey, of socio-political projects. Dewey, of socio-political projects and the socio-institutional configuration of associations. The value of associations cannot conform to a purely commercial (cost-price, standardized quality of service) or technocratized-technicized (public injunctions, procedures, protocols, etc.) representation of their social utility, product, production or organization. Drawing on empirical investigations and knowledge generated in the course of an interdisciplinary collective research project, we aim to show that the value of associations must be apprehended, on the one hand, by considering their socio-institutional and political embedding and, on the other, by broadening-enriching conceptions of capital and labor that cannot be reduced to an accounting-entrepreneurial formalization.
Par cette contribution sur « les angles morts des modèles économiques associatifs », nous proposons une analyse critique des grilles de lecture simplificatrices dominantes des modèles socioéconomiques des associations, en insistant sur la perspective économiciste et optimisatrice que ces grilles présupposent ainsi que sur les dispositifs-outils gestionnaires dont les associations sont censées se doter. Nous souhaitons insister sur les impensés de ces corpus rationalistes qui se focalisent sur les logiques gestionnaires et sur les valeurs économiques monétarisées des associations. Cette démarche de déconstruction nous conduit à traiter du fait associatif au travers de la valuation, dans le sens que lui donne J. Dewey, des projets sociopolitiques et de la configuration socio-institutionnelle des associations. La valeur des associations ne peut se conformer à une représentation purement marchande (coûts-prix, qualité normée de service) ou technocratisée-technicisée (injonctions publiques, procédures, protocoles, …) de leur utilité sociale, produit, production, organisation. En nous appuyant sur les investigations empiriques et les connaissances générées au cours d’une recherche collective interdisciplinaire commandée par l’IFMA (2021-2022) , nous voulons montrer que la valeur des associations doit être appréhendée d’une part en considérant leur encastrement socio-institutionnel et politique et, d’autre part, en élargissant-enrichissant les conceptions du capital et du travail non réductibles à une formalisation comptable-entrepreneuriale.